Le gouvernement présente sa réforme de l’entrée à l’université comme une réponse au scandale du tirage au sort dans certaines filières en tension, ainsi qu’à l’échec des étudiant.e.s durant leur première année d’étude dans le supérieur.
Le choix du gouvernement est celui d’instaurer une sélection, c’est-à -dire d’adapter le nombre d’étudiant.e.s au nombre de places disponibles, les fameuses capacités d’accueil. Un autre choix est possible, c’est celui que défend la CGT, faire exactement l’inverse en adaptant le nombre de places disponibles aux besoins des jeunes en formation.
Pénurie de postes dans l’enseignement supérieur !
Les propositions gouvernementales sont d’autant plus révoltantes que cette pénurie résulte de choix politiques : sur les dix dernières années seulement, le nombre d’étudiant.es a augmenté de 20% alors que le budget de l’enseignement supérieur lui n’a augmenté que de 10%.
Le tirage au sort n’a été mis en place que parce que les gouvernements successifs ont refusé de donner les moyens aux universités d’augmenter les places dans certaines formations.
Défendre une université ouverte !
À côté des filières sélectives (BTS, IUT, classes préparatoires, grandes écoles…), l’université a le devoir d’accueillir tous les jeunes bacheliers qui le souhaitent.
Si nous laissons faire ce gouvernement, les universités pourraient, de fait, trier les élèves à l’entrée en licence avec la mise en oeuvre des « attendus ».
Au vu des dossiers scolaires des élèves, elles pourraient ainsi refuser des jeunes, faute de place, ou les obliger à suivre un « contrat de réussite » en licence qui permettrait de les renvoyer si le contrat est considéré comme non-respecté.
Au vu des moyens alloués aux universités nous pouvons fortement douter de la possibilité de mettre en place un accompagnement permettant aux étudiant.e.s de se mettre au niveau des « attendus ».
Voies « d’excellence » et d’autres de relégation ?
Les universités en décidant des capacités d’accueil et des attendus de leurs filières vont pouvoir développer des parcours à deux vitesses, certains « d’excellence », et d’autres de relégation. Mettre à mal le cadre national des diplômes contribue à affaiblir pour les futur.e.s salarié.e.s les repères collectifs et cadre de négociation.
Réforme du code du travail et de l’université participent de la même logique d’affaiblissement des droits des salarié.e.s. Le projet de réforme priverait en particulier les bachelièr.e.s professionnel.le.s et technologiques de la possibilité de poursuivre leurs études à l’université si tel est leur souhait.
Ce projet impactera tous les jeunes, mais laissera particulièrement les enfants des catégories populaires à la porte de l’université.
Un autre avenir pour la jeunesse !
Pour la CGT, chaque bachelièr.e doit pouvoir suivre les études qu’il souhaite. L’élévation du niveau de qualification est un enjeu tant en termes de justice sociale que de développement économique permettant de faire face aux enjeux de société qui sont devant nous.
Le gouvernement doit abandonner sa politique d’austérité et donner les moyens d’ouvrir les places nécessaires à l’université et dans toutes les formations du supérieur.
Les élèves de la voie pro. et techno dans le viseur
On a beau jeu de disserter sur l’échec à l’université des bachelièr.e.s professionnel.le.s et technologiques sans rappeler que bon nombre d’entre eux y sont faute de place en BTS.
Dans notre académie, la création de 5 BTS n’est pas une mesure suffisante pour répondre aux difficultés d’accès des élèves aux poursuites d’étude.
Deux ouvertures sont prévues en apprentissage, nous savons que l’apprentissage reste une voie d’accès plus discriminante que le scolaire.
Les BTS restent bien trop sélectifs, cette sélection a entrainé à l’issu du 1er et 2e tours d’affectations 300 places vacantes, alors même qu’il y avait de nombreuses demandes non satisfaites. Pour affecter les néo-bachelièr.e.s, il a fallu que le Rectorat mette en place un 3° tour au mois d’octobre !
La CGT Educ’action défend la nécessité de permettre l’émancipation de tous les jeunes par l’accès aux poursuites d’études de leur choix.