La campagne électorale en cours suscite les velléités des candidat.es et celles des lobbies dont les Régions de France (ex ARF). La loi du 4 mars 2014 conforte les régions dans leur position de maà®tre d’œuvre en matière de formation professionnelle sur leur territoire. Avec la loi NOTRe, ces territoires prennent des proportions équivalentes à bien des pays européens.
Ainsi, à l’exception des personnels enseignants et d’orientation, les régions ont maintenant la maà®trise totale de la carte des formations initiales et la totalité de la formation professionnelle continue, dans leurs prérogatives. Le seul bémol dans cette partition reste la discussion imposée avec les représentant.es de l’État dans les académies, à savoir les rectorats, puisqu’aujourd’hui l’enseignement professionnel sous statut scolaire reste une voie de formation au sein du Ministère de l’Éducation nationale.
Ils sont donc nombreux à vouloir la décentralisation complète, y compris des personnels, ce qui irait dans le sens de la suppression de 500 000 fonctionnaires de l’État souhaitée par certain.es candidat.es. Cela permettrait d’accélérer la mise en place de la mixité des publics et des parcours, véritable tremplin vers la casse du statut des personnels, et la casse du caractère national de cette voie de l’Éducation. Et avec cela, une véritable libéralisation de la formation professionnelle !
Alors que 30% des lycéen.nes (660 000) suivent une scolarité dans la voie professionnelle, la mise en concurrence avec l’apprentissage n’a de cesse de favoriser le nombre d’apprenti.es qui reste important pour les niveaux IV et V (286 400 sur 402 900 contrats en 2015). Les chiffres démontrent toutefois une forte tendance aux entrées sur des niveaux post bac. Ainsi, en àŽle-de-France, plus de la moitié des apprenti.es sont dans le supérieur.
Pour la CGT, seule une formation initiale publique basée sur une scolarité obligatoire de 3 à 18 ans peut permettre l’acquisition de connaissances solides favorisant l’insertion professionnelle, l’émancipation et l’accès à une formation tout au long de la vie. Seules des formations mises en œuvre par l’État, au sein de l’Éducation nationale, peuvent répondre aux défis immenses de la transition écologique et numérique de l’économie. En aucun cas, le développement de formations sous l’emprise du patronat, avec ses logiques de rentabilité immédiate, ou l’accentuation de la régionalisation et ses logiques d’employabilité sur un territoire, ne seront à même de former les salarié.es du monde de demain.
Alors oui ! Maintenir une voie de formation professionnelle du lycée sous statut scolaire n’est pas un enjeu catégoriel, c’est notre projet de société !
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