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CSA du 24 Janvier

La Cgt Educ action Créteil vote contre la répartition des moyens académiques

mardi 28 janvier 2025, par cgt

L’année 2025 continue de mettre en lumière l’affaiblissement du Président Macron et de ses soutiens.
La réforme des retraites menée tambour battant est totalement désavouée. Injuste et imposée malgré la mobilisation massive des travailleuses et travailleurs, elle montre d’ores et déjà son inefficacité. Alors que l’âge minimum de départ en retraite n’a pour l’instant été repoussé que de 6 mois, à 62 ans et demi, le nombre de personnes de plus de 62 ans inscrites à pôle emploi a augmenté de 50%.
La CGT a clairement rappelé ses revendications lors la rencontre organisée par le premier ministre et la ministre du travail : nous demandons la tenue d’une conférence sociale, le retour immédiat à l’âge de départ de 62 ans, et à terme le retour de la retraite à 60 ans, la clarification du cadrage budgétaire (la retraite des fonctionnaires doit continuer à être payée par l’État et non par les salarié-es du privé !), la réintégration des 10 critères de pénibilités ainsi qu’un référendum ou le vote du parlement sur cette question afin de retrouver enfin le chemin de la démocratie.
Nous sommes conscient-es que ces négociations sont biaisées puisque le Medef est en position de pouvoir bloquer toute avancée. Seul un rapport de force permettra d’obtenir, à terme, satisfaction : une retraite à 60 ans, avec 37,5 annuités, la prise en compte de la pénibilité, des années d’études, des carrières hachées et une pension digne pour toutes et tous et, concernant la fonction publique, qui reste calculée sur les 6 dernier mois de carrière

Puisque nous abordons ici la question de la fonction publique : la CGT prend acte du revirement concernant les 3 jours de carence. La mobilisation massive du 5 décembre a montré au gouvernement l’importance du rapport de force en notre faveur. Quand 5,7 millions de personnes travaillent dans la fonction publique, bien souvent dans des conditions déplorables, mieux vaut éviter de vouloir encore dégrader leurs conditions de travail et les mépriser comme l’a fait Mr Kasbarian. La mobilisation sera toute aussi forte si le gouvernement s’entête à vouloir diminuer les indemnités journalières de 10%. Nous revendiquons l’abandon du jour de carence qui accroit les inégalités femmes-hommes et le maintien du niveau de prise en charge de ces indemnités !

Bien que non spécialiste des questions éducatives, Mme Borne s’est aventurée à quelques annonces. Le but est bien de détricoter la politique voulue par G. Attal et montre que même dans les rangs libéraux, les objectifs de ce dernier semblaient ubuesques. Ainsi, pas de suppression de postes, pas de groupe de niveaux en 4e et 3e, pas de DNB obligatoire pour accéder au lycée... Enfin, le ministère semble recouvrer, en partie la raison contrairement au sénat qui vote la suppression de 4000 postes dans l’Éducation Nationale !
Nous prenons acte de la volonté de recruter 170 CPE, 600 AEd et 2000 AESH mais nous nous interrogeons sur sa mise en œuvre. Nous savons toutes et tous ici les difficultés de recrutement concernant ces corps de métiers. La mobilisation du 16 janvier a montré la colère de ces personnels. Leurs revendications sont claires : augmentation des salaires, création d’un statut de la Fonction publique d’Etat de catégorie B, abandon des PIAL et des PAS. C’est à ces conditions que l’Education Nationale pourra recruter !
Lors du CSA ministériel, plusieurs éléments nous ont alerté-es :
• Le maintien des groupes de besoins-niveaux en 6e et 5e n’est pas acceptable. L’ensemble des organisations syndicales ont dénoncé la logique de tri social induite par cette réforme. Et non, à la rentrée 2025, les enseignant-es ne voudront toujours pas trier leurs élèves. Si le ministère ne parvient pas à comprendre que cette logique est à l’opposé même de la mission de service public que nous portons, peut-être peut-il au moins comprendre que nous ne disposons pas des moyens humains et matériels nécessaires à la mise en place de ces groupes… Rien qu’en Seine-et-Marne, une enquête de la CGT Educ’action77 nous faisait remonter près de 70 classes ou groupes n’ayant pas eu cours de français sur l’ensemble du mois de septembre ! Aujourd’hui encore, pour ne citer que ces deux exemples, des classes ou groupes n’ont toujours pas cours de français depuis la rentrée des congés d’automne au collège Georges Politzer à Dammarie-lès-Lys quand dans le même temps au collège J Prévert de Lorrez-le-Bocage, les groupes à effectifs réduits ne peuvent être mis en place faute d’enseignants en lettres en 6e et en 5e avec au passage de nombreuses heures de la DHG perdues pour les élèves 

• . La pénurie d’enseignant-es en français et mathématiques est croissante.
Pourtant, le gouvernement préfère utiliser ces ressources pour appliquer une réforme dont toutes les études prouvent son inefficacité ! Seule une réelle baisse des effectifs par classe et des dédoublements permettent de mettre en œuvre les pédagogies indispensables à la progression de chaque élève.
De plus, le premier degré va subir des suppressions de postes afin de nourrir les besoins pour les groupes de niveaux de collège. Dans l’académie, les documents analysés lors de ce CSA laissent apparaitre 30 ETP de moins pour les PE. Nous refusons toute suppression de postes. La baisse démographique doit être l’opportunité de mettre en œuvre une réelle baisse du nombre d’élèves par classe. Avec 28 993 emplois d’enseignants du 1er degré pour les 463 996 élèves prévus, l’académie afficherait pour la rentrée 2025 une moyenne de 1 enseignant pour 16 élèves dans le 1er degré, moyenne dont il est impossible de se satisfaire quant on sait que le moyenne des pays de l’OCDE en élémentaire était en 2024 de 1 enseignant pour 14,6 élèves ! Par ailleurs, il serait l’occasion de développer une réelle politique de remplacement. Comment peut-on expliquer que des postes vont être supprimés alors que des classes restent sans remplaçant-es en cas d’absence de leur enseignant-e ?
Nous refusons également le maintien des classes « prépa secondes » qui ponctionnent des moyens et refusent à nos élèves le droit élémentaire d’accéder au lycée sans aucune condition. De plus, ces classes participent à la mise en œuvre de la réforme de la voie professionnelle. L’application de cette dernière est catastrophique et nous demandons son abrogation totale.
Cependant, force est de constater que les moyens pour le lycée ne sont pas non plus au rendez-vous.
En effet, au lycée comme au collège, la part des HSA est trop importante. Si l’on considère le rapport entre nouveaux ETP et HSA : il est de 9,2% en collège et de 14,2% en lycée ! Nous dénonçons cette augmentation et les inégalités qu’elle induit. Le gouvernement compte sur la précarisation constante des personnels pour que ces derniers acceptent de travailler davantage. Les conséquences sont catastrophiques : les inégalités femmes-hommes s’accroissent, des pressions hiérarchiques sont exercées et ce, notamment sur les plus précaires comme les enseignant-es non titulaires et la surcharge de travail accentue la souffrance de personnels déjà épuisé-es. Les heures supplémentaires ne peuvent pas être une réponse pour améliorer le pouvoir d’achat des enseignant-es. Nous continuons à exiger le dégel de la valeur du point d’indice avec le rattrapage des pertes antérieures, son indexation sur l’indice des prix à la consommation et une augmentation immédiate de 400 euros pour toutes et tous.
Un autre point nous interpelle dans ces documents de travail et nous laisse présager des conditions de rentrée 2025 difficiles. L’afflux prévu en voie professionnelle ne semble pas avoir été anticipé et le nombre de places s’annonce clairement insuffisant. En effet, le DRAFPIC a présenté le 17 décembre la création de seulement 90 places en prébac. Cela signifie donc que le rectorat va poursuivre dans sa logique d’augmentation des effectifs. De plus en plus de divisions sont désormais à 27 élèves voire même 33 en seconde MRC ! Pourtant les salles et le matériel ne le permettent pas ! Les élèves de la voie professionnelle, dont bon nombre ont des besoins particuliers, ont besoin d’effectifs réduits pour réussir et poursuivre leurs études. Cela dit, remarquons qu’en terme de communication gouvernementale il est beaucoup plus facile de supprimer des places de BTS en 2 ans au profit de formations moins qualifiantes, quand on a expliqué que, de toute façon, les élèves de la voie pro échouaient sans pour autant admettre que tout a été mis en œuvre par ce même gouvernement pour que les élèves en question n’aient pas le niveau requis !
Pour que l’ensemble des jeunes de lycée réussissent leur poursuite d’études, ce sont des moyens supplémentaires dont nous avons besoins. Nous attendons donc que le ministère abonde dans ce sens : celui d’une Education Nationale totalement gratuite, publique et émancipatrice.