Carte des formations toujours insatisfaisante ; vers un développement de l’apprentissage à l’horizon 2015.
La carte des formations professionnelles proposée par le rectorat pour la rentrée 2014 n’est pas à la hauteur des enjeux pour l’enseignement professionnel, pire, elle dessine à l’horizon 2015 le développement de 38 sections en apprentissage sur l’académie de Créteil, dont 10 en BTS.
Constat d’échec du bac pro 3 ans : le statut quo n’est pas une solution !
La formation en lycée professionnel est mise à mal par le baccalauréat professionnel en 3 ans. Cette égalité de façade de la voie professionnelle avec les deux autres voies du lycée a des conséquences extrêmement néfastes pour les conditions d’apprentissage des élèves et les conditions de travail des enseignants. La suppression d’un an de formation et la généralisation du CCF comme mode de certification des examens professionnels accentuent le décrochage de la formation professionnelle initiale. Le manque de temps de formation notamment dans les matières professionnelles rend la formation en bac pro peu insérante sur le marché de l’emploi et ne permet que trop peu de poursuites d’études réussies. Ce constat partagé devrait trouver un écho dans la carte des formations professionnelles élaborée par le rectorat par le développement de BTS au sein des lycées professionnels mieux à même d’assurer la réussite des élèves des LP, par le développement de mentions complémentaires plus insérantes professionnellement… L’exemple de la filière Gestion Administrative est à ce titre éclairant : la seule réponse apportée est la fermeture de nouvelles divisions ou leur transformation en filière MRCU, alors que pour ces sections la question de la poursuite d’étude en BTS est centrale. L’ouverture de BTS en apprentissage aurait pu être une perspective de poursuite d’étude réussie pour les jeunes de cette filière parallèlement à l’ouverture de BTS en lycée pro en voie scolaire.
Cette carte des formations professionnelles est insatisfaisante, elle ne fait que s’inscrire dans la continuité de l’existant sans chercher de solutions aux problématiques de la formation professionnelle initiale. La seule perspective dressée pour l’enseignement professionnel est le développement de 28 sections en apprentissage pour des diplômes de niveaux V ou IV pour la rentrée 2015 et au-delà . Cela relance à la fois le débat sur le développement de l’apprentissage en mixité de parcours et mixité des publics. Ce développement de l’apprentissage est une menace de plus en plus forte sur l’existence de la formation professionnelle initiale par voie scolaire.
L’illégalité est toujours de mise : Une fois de plus le Rectorat ne dote pas les Bac Pro 3 ans conformément aux textes, privant ainsi les sections industrielles de 2H par division et le sections tertiaires de 5 heures par division..
Des filières en difficulté…
La filière Gestion Administrative (GA) est encore une fois menacée par les fermetures de quatre divisions sans qu’aucune réponse pérenne ne soit apportée aux problématiques de la filière. Les changements d’appellation (Compta, secrétariat, MSA puis GA) comme les évolutions des contenus d’enseignement ont mis à mal l’existence même de cette filière. Cette filière semble sacrifiée par le rectorat qui délaisse les équipes pédagogiques et les élèves face à leurs difficultés, dans un malaise de plus en plus grand. La disparition de l’enseignement de la comptabilité, la mise en place « du logiciel Cerise » avec ses nombreuses fiches à faire valider par les élèves créent un malaise très fort auprès des enseignants des matières professionnelles, et fait de la filière GA en l’état une impasse pour les jeunes scolarisés.
La filière Accompagnement Soins et Services à la Personne (ASSP) après avoir été considérée par le rectorat comme LA filière porteuse, et développée de manière significative avec des effectifs à 30 ou plus par classe, va à son tour être au centre de réduction du nombre de divisions. La CGT Educ’action a depuis le début dénoncé la création de ce baccalauréat dans les conditions actuelles qui forme des élèves a un diplôme de niveau IV pour ensuite des débouchés dans des métiers répondant à des qualifications de niveau IV. La création de ce baccalauréat a entraà®né la fermeture de sections ST2S et accentué le cloisonnement entre les voies professionnelles et technologiques. Aujourd’hui, le rectorat semble se rendre compte de ses difficultés et fait machine arrière devant les problèmes posés par les poursuites d’études inadaptées et le manque de lieux d’accueil pour les stages. Trois divisions sont menacées de fermeture pour 2014 et 2015 mais les effectifs pléthoriques à 30 élèves ou plus sont maintenus…
Les filières industrielles devraient connaà®tre à l’horizon 2015 une restructuration notamment en Seine Saint-Denis. Les établissements concernés sont les LP : Briand, Le ROLLAND , l’ENNA St Denis, Moulin et Papin. Les menaces de fermeture du lycée de l’ENNA sont probablement à l’origine de cette réflexion de restructuration des filières industrielles en Seine Saint-Denis. Les équipes de ces établissements doivent être vigilantes et doivent exiger des informations précises sur les structures et les évolutions envisagées pour les rentrées 2014, 2015 et au-delà . La filière ELEEC subit déjà la fermeture de deux divisions en Seine Saint-Denis pour la rentrée 2014 à Briand et à Cendrars sans consultation des équipes, ni même information du CA…
Les filières Hygiène sont fermées à Dormoy dans le 94 et Aubrac dans le 93.
Le lycée l’Arche Guédon du 77 voit sa fermeture confirmée pour la rentrée 2015 sans le transfert de toutes les filières à Jean Moulin Torcy qui pour les personnels et la CGT reste d’actualité.
Le développement de l’apprentissage, une impasse et une menace !
La CGT Educ’action est opposée à l’ouverture de sections en apprentissage avant 18 ans . L’apprentissage avant 18 ans est pour nous contraire aux ambitions du lycée et à notre revendication pour une scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans. Le développement de l’apprentissage comme unique solution aux difficultés rencontrées en formation initiale sous statut scolaire est une illusion. Si les formations professionnelles sous statut scolaire connaissent des difficultés, celles-ci sont les conséquences entre autre de la généralisation du bac pro 3 ans et de l’ensemble des dégradations des conditions d’apprentissage des jeunes. L’entreprise n’est pas la voie de recours à ces difficultés, d’ailleurs l’augmentation importante des périodes de stage dans le cadre du bac pro 3 ans n’a pas favorisé significativement l’insertion professionnelle des jeunes. La diminution des périodes de formation en milieu professionnel est actuellement à l’étude par le ministère. Les volontés de l’apprentissage se heurte aux difficultés de signatures de contrat dans les entreprises.
La CGT Educ’action défend une formation initiale sous statut scolaire jusqu’au baccalauréat avec un accès vers l’enseignement supérieur afin que tous les jeunes, dans les trois voies du lycée, aient un niveau de formation pluridisciplinaire de qualité.