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Point d’information sur les rencontres CGT/FSU

par Christophe Godard au Conseil National de la CGT-Educ’action 14-15-16 octobre 2009

vendredi 16 octobre 2009

Vous avez, dans votre pochette, différents documents qui vont servir de points d’appui à mon intervention.

Tout d’abord, je vous ai transmis les comptes-rendus des différentes réunions du groupe de travail confédéral, comptes-rendus que vous avez déjà eus puisque retransmis au CNU dès leur arrivée à la CGT Educ. La 1re réunion a eu lieu le 10 mars 2009, à la CGT, sur demande de la FSU. Nous étions 8 dans la délégation conduite par Bernard Thibault et Gérard Aschieri conduisait également une délégation de 8 personnes. Nous partions un peu dans l’inconnu pour cette réunion car, si nous savions que la FSU souhaitait renforcer le travail en commun avec la CGT, nous ne savions pas dans quelle mesure, ni quelles seraient ses propositions.

Après un échange partagé sur l’actualité, Frédérique Rolet co-secrétaire générale du SNES, est entrée dans le vif du sujet de façon très claire en affirmant que la FSU était arrivée au bout de la logique d’autonomie.
Gérard Aschieri lui, complétait en constatant la même chose et en affirmant que l’heure n’était plus à la confédéralisation de la FSU. Si la FSU s’est un peu implantée dans la Fonction Publique Territoriale, elle est quasiment absente de la Fonction Publique Hospitalière et totalement absente du secteur privé. Gérard Aschieri souligne d’ailleurs, dans cette réunion, la limite de cette situation car, si l’on reconnaà®t à la FSU l’expertise pour parler d’éducation, on ne lui reconnaà®t en même temps que cette expertise.
Il est vite apparu clairement, dans cette réunion, le souhait de travail en commun de la FSU relayé également par Bernard Thibault et l’ensemble des participants présents autour de la table.

Dans l’optique éventuelle d’un rapprochement entre nos deux organisations, il était entendu entre tous les participants que cela ne saurait être qu’une initiative « de sommet ». Aussi a-t-il été décidé d’impulser un travail en commun qui se déclinerait sur plusieurs points en région : le lien entre formation, qualification et travail, l’articulation entre recherche publique et recherche privée et enfin la problématique de la petite enfance. Une initiative autour d’un débat à Paris sur l’avenir du syndicalisme pouvant avoir lieu en invitant tous les acteurs concernés.

Pour mener à bien ces différentes pistes de réflexion, a été décidée la création d’un groupe de travail placé sous l’autorité direct de Bernard Thibault pour la CGT. Vous trouverez la composition de ce groupe de travail à la fin des comptes-rendus de réunion, il est composé de Jean-Marc Canon (CEx confédérale), Baptiste TALBOT (Secrétaire général de la FD des Services publics), Richard Béraud (Secrétaire général de la FERC), Lionel Lerogeron (Secrétaire général de l’UD de la Manche), Christophe Godard (Co-Secrétaire général de l’Éduc’action) pour la CGT et de Gérard Aschieri (secrétaire général de la FSU), Gilles Moindrot (co-secrétaire général du SNUIPP), Frédérique Rolet (co-secrétaire généralz du SNES), Jean-Michel Drevon (bureau national FSU « Ecole Emancipée ») et Jean-Marie Canut (membre du Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie) pour la FSU. Ce groupe de travail s’est réuni plusieurs fois depuis sa création afin de donner du contenu aux 4 thèmes mis en avant lors de cette réunion du 10 mars.
Nous nous sommes fixé comme objectif d’organiser 2 ou 3 initiatives avant le congrès confédéral de décembre et celui de février pour la FSU.

Après discussion sur nos « forces » en présence dans différents départements pour mener à bien ces initiatives communes, il en est ressorti l’organisation d’une journée sur la formation professionnelle en Normandie et sur la petite enfance en Midi-Pyrénées.
L’initiative sur la recherche aura lieu après les congrès. Le colloque sur l’avenir du syndicalisme est, lui, organisé sur Paris, au conseil économique et social, probablement dans la semaine du 16 au 20 novembre 2009 et sous l’égide de l’association des journalistes de la presse sociale. Cette configuration « neutre » devrait permettre la participation de plus grand nombre.

La région Midi-Pyrénées a été choisie au regard de la présence de camarades travaillant déjà sur le sujet de la petite enfance, aussi bien à la CGT Educ’action qu’à la fédération des services des publics mais aussi à la FSU. L’implication des camarades de l’éducation dans l’interprofessionnel étant aussi un atout important.
Un groupe de travail a été constitué avec Gilles Moindrot, et Baptiste Talbot, groupe de travail dans lequel j’ai demandé à Aline Louangvanassy de participer. L’initiative aurait dà » avoir lieu le 17 novembre mais la présence de Bernard Thibault à cette date étant plus que compromise, nous avons décidé d’un commun accord avec les camarades de Midi-Pyrénées de la repousser après le congrès.

Le 10 novembre, aura bien lieu par contre à Caen l’initiative sur la formation professionnelle. Vous trouverez, d’ailleurs, dans vos pochettes la plaquette de présentation. La région Normandie a été choisie pour les mêmes raisons avec, en plus, une habitude de travail commun entre la CGT et la FSU qui date de plusieurs années. La présence de Lionel Lerogeron dans le groupe de travail y est pour beaucoup car le lien avec l’interprofessionnel est direct puisque, je vous le rappelle, Lionel est secrétaire général de l’UD du 50 et enseignant. Vous avez donc le détail de cette initiative dans vos pochettes et il est à noter que l’initiative de Toulouse devrait suivre le même schéma, à savoir une journée découpée en une partie tables rondes et une partie en séance plénière. Nous attendons pour ces initiatives à peu près 400 personnes et vous invitons à vous y inscrire.

Ce travail commun s’inscrit dans une période particulière puisque située juste avant les congrès de la CGT et de la FSU, juste avant la publication du texte sur la représentativité dans le Fonction Publique (il devrait sortir avant la fin de l’année) et après que les dernières élections prud’homales aient conforté la place de la CGT et constaté la très faible implantation de la FSU hors de la Fonction Publique d’Etat. Les luttes interprofessionnelles, engagées depuis le début de cette année, montrent également combien il est difficile d’obtenir une unité syndicale avec des revendications offensives dans l’état actuel de profond morcellement du syndicalisme en France.
La loi sur la représentativité incite beaucoup d’organisations syndicales à réfléchir à leur devenir et nous assistons à la multiplication de manœuvres d’appareil vouées, à mon sens, à l’échec : CGC-UNSA, CFDT-FGAAC et CFDT-CFTC à la SNCF et dans notre secteur le rapprochement annoncé entre FO et le SNETAA ainsi que la FAEN qui engage des discussions avec plusieurs autres syndicats dont la FERC. Le rapprochement avorté pour l’instant entre la CGC et l’UNSA nous montre, s’il en était besoin, que ce ne sont pas les directions syndicales qui décident seules de telles orientations. Une direction syndicale peut impulser, pointer une direction mais elle ne peut et ne doit pas faire à la place. Le sens des initiatives décrites dans mon intervention est justement d’impliquer les syndiqués en territoire, de montrer que c’est possible voir souhaitable de travailler ensemble. Si nationalement nous avons beaucoup de positions communes entre la CGT et la FSU, nous avons également de vraies divergences, notamment dans notre secteur comme par exemple la masterisation.
Mais ces divergences sont elles insurmontables ? Sont-elles de nature à empêcher cette recomposition possible du paysage syndical français ? Les enjeux sont historiques, les enseignants ont choisi l’autonomie lorsque la FEN a quitté la CGT, ils ont réaffirmé ce choix en créant la FSU et maintenant ils s’aperçoivent des limites de ce type de syndicalisme. Peut-on traiter les problèmes de l’école en dehors des problèmes de la société ? Bien sà »r que non, c’est un tout et l’école n’est pas un sanctuaire, c’est une des raisons de notre engagement dans une confédération.

Cette question concernant les quelques divergences existant entre nos deux organisations amène la question de notre structuration interne à la CGT, car pour qu’il y ait rapprochement il faut qu’il y ait orientation et repères revendicatifs communs. Quelle structuration devons-nous adopter dans la CGT pour rendre cela possible sans qu’une organisation n’en domine une autre dans les votes ? Peut-on accueillir, dans la CGT, une organisation comme la FSU qui revendique environ 170 000 adhérents sans rien changer ? Je pense que non car si, sur 170 000 adhérents, 140-150 000 concernent l’Éducation nationale, peut-on les accueillir dans une fédération qui compte 29 000 adhérents dont environ 12 000 dans l’Éducation nationale ? Selon les chiffres de la confédération pour le 49e congrès, 5 000 syndiqués sont rattachés à l’UGFF, 60 000 à la santé et environ 65 000 à la fédération des services publics pour ne prendre que les chiffres de la Fonction Publique. Cette question concernant la FSU doit être prise en compte dans notre réflexion sur les structures, notre dernier congrès et la confédération nous y engagent

Comment aborder cette question ? Nous devons travailler dans les SDEN cette question de structures, même si cela semble bien loin des préoccupations de nos syndiqués. Nous avons le challenge de les y intéresser en donnant des traductions concrètes des différentes pistes d’évolution possibles. Notre prochain congrès devra débattre de ces questions et prendre des décisions. Nous devons y réfléchir dans l’intérêt des salariés sur la question de quel est l’outil syndical le plus efficace pour porter les revendications des salariés et créer le rapport de forces le plus favorable.

Ce groupe de travail CGT/FSU doit nous permettre de construire des revendications communes en débattant sur nos différences.
En fait, on peut raisonnablement penser que le paysage syndical français sera, pendant un certain temps encore, constitué de plusieurs organisations. Je pense que leur nombre doit être réduit. C’est cette démarche que nous appelons de nos vœux dans ce groupe de travail afin de construire, à partir des revendications, le syndicalisme de transformation sociale, de propositions et de lutte dont nous avons besoin.
En tant que première confédération française, la CGT a, de ce point de vue, une responsabilité et une capacité particulières pour impulser en son sein et dans le mouvement social un débat qui peut nous permettre de répondre à une aspiration profonde du salariat.

Pour répondre aux enjeux de la crise et aux attentes des salariés, nous devons faire bouger le syndicalisme afin de le rendre plus attractif, plus efficace et plus fort. La CGT et ses organisations ont un rôle particulier à jouer, à tous les niveaux, pour permettre de grands pas en ce sens.

Débat dans la salle :

Ce sujet devait être simplement un point d’information mais, devant les enjeux soulevés, il y eu une vingtaine d’interventions. Le débat a permis de prendre connaissance de plusieurs initiatives en départements et d’écouter les inquiétudes des camarades.
Ont été soulevées les difficultés apparaissant sur le travail en commun « sur le terrain » avec les différents syndicats de la FSU qui, dans plusieurs endroits, ont une attitude qui ne favorise pas le travail collectif. Quelques camarades se posent également des questions quant à la faisabilité d’un tel rapprochement à court et moyen terme. D’autres camarades posent le problème plus large de la recomposition syndicale en posant la question de fonds quant à savoir si la division du monde syndical est une bonne chose ou non ?
A partir de là , la question d’un syndicalisme de transformation sociale et de luttes doit se poser de manière plus large que de simples discussions avec la FSU. Toujours est-il que les SDEN souhaitent en majorité s’investir dans une approche de travail commun avec la FSU, à l’exemple de ce qui se fait dans plusieurs départements.