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Le Recteur répond NON aux mesures urgentes et immédiates<P>pour les stagiaires

Compte-rendu intersyndical

lundi 6 décembre 2010

Une délégation intersyndicale Second degré Académie de Créteil : SNES-FSU, SNFOLC, CGT Educ’Action, SUD Education, et le collectif stagiaire impossible, reçus jeudi 2 décembre 2010 au rectorat par le secrétaire général du Recteur M. Alfandari, et l’inspecteur pédagogique régional (IPR) M. Le Pivert en charge de la formation du second degré et donc des stagiaires.

Lors du rassemblement de 150 stagiaires et enseignants, le 17 novembre 2010 au rectorat de Créteil, venus réclamer des mesures urgentes pour les stagiaires, avec les organisations syndicales académiques SNES-FSU, SNUEP-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SNETAA-FO, SUD Education, CGT Educ’Action, SE-UNSA, SGEN-CFDT, SNCL, CNT, et le collectif stagiaire impossible, la DRH représentante du Recteur avait reçu la délégation, écouté nos demandes, et nous attendions des réponses pour le 2 décembre 2010 avec Le RECTEUR de l’académie.

Nos demandes étaient claires :

 un allégement de service : pas plus d’un tiers de service devant les classes ;

 une formation renforcée sur le temps de service assurée par des formateurs pour tous les stagiaires, un dispositif particulier pour soutenir ceux qui sont en difficulté ;

 l’harmonisation des procédures de titularisation dans toutes les académies, garantissant la transparence, l’équité et les droits des stagiaires : pluralité d’avis, respect des qualifications et des statuts de chaque corps et contrôle des élus du personnel.


- A la première demande, la plus importante, un allègement de service, la réponse a été NON :

Compte-rendu de l’audience au rectorat

Pour le secrétaire général, la question ne se pose même pas, précisant que le service à temps plein des stagiaires était un principe général décidé au plan national, que Créteil avait accordé 2 heures d’allègement de service hebdomadaire (avec une journée bloquée de formation). L’an prochain il y aurait reconduction très certainement de ce dispositif et donc pas de changement à attendre, d’autant plus que les étudiants seront mieux préparés d’après lui avec les stages en cours de M2.

La délégation a répondu que peu d’étudiants étaient inscrits en master d’enseignement, donc peu feraient ces stages en M2, et que de toute façon, cela représentait une formation à la va vite qui ne remplacera pas l’année de stage telle qu’elle s’effectuait jusqu’à présent, 6 à 8 heures devant élèves.

Le secrétaire général a souhaité rappeler que la suppression des emplois de stagiaires était une décision politique et donc que les stagiaires étaient recrutés comme professeurs sur des postes vacants, et ce donc devant des classes dès le 1er septembre de l’année scolaire.

Il a même précisé, que le rectorat n’avait pas la possibilité d’alléger les services des stagiaires, car il y a déjà 3 000 Non titulaires employés dans l’académie.

Devant l’insistance de la délégation sur des mesures possibles du Recteur, puisque d’autres académies donnaient réellement les 2 heures de décharge par exemple, il a précisé que ces 2 heures d’allègement étaient une recommandation aux chefs d’établissements, données en heures supplémentaires, mais que cela ne pouvait pas être une règle générale, pour laisser la possibilité d’établir les services sans laisser 2 heures vacantes.

A notre demande précisée lors de l’audience du 17 novembre que le Recteur puisse au moins faire une recommandation aux chefs d’établissement, afin que les stagiaires qui le souhaitent ne soient pas professeurs principaux, ne soient pas en SEGPA, en UPI, n’aient pas 4 niveaux différents ; la réponse a été négative une fois de plus, le secrétaire général jugeant impensable que les services soient modifiés en cours d’année ; « peut être pour les professeurs principaux » a-t-il ajouté « et encore » .


- A notre demande d’harmonisation des procédures de titularisation dans toutes les académies,

Compte-rendu de l’audience au rectorat

Le directeur de la pédagogie a précisé que pour Créteil, une visite de formateur était programmée dans la presque totalité des disciplines, avec si besoin est, une visite supplémentaire du formateur ; leur rapport de visite ne devant aucunement prendre part à l’évaluation terminale, il ne devait pas être communiqué. L’évaluation à Créteil sera ponctuelle et terminale avec inspection et rapport du chef d’établissement, l’inspection se faisant par un inspecteur différent si une aide a été déclenchée, puis le jury se réunira sur ces avis. Il a assuré qu’il n’y avait pas volonté d’éliminer des candidats. Une note explicative a été envoyée aux stagiaires et aux chefs d’établissement (personne dans la délégation ne l’avait reçue…), les inspections débutant le 15 mars 2011. Suite à une question de la délégation concernant la possibilité pour les stagiaires en difficulté de se défendre, les représentants du recteur ont paru découvrir la disposition réglementaire pourtant parue au BO : « le jury entend au cours d’un entretien tous les fonctionnaires stagiaires pour lesquels il envisage de ne pas proposer la titularisation » Le secrétaire général a refusé toute possibilité de vérification des dossiers par les organisations syndicales dans un cadre paritaire.


- Quant à la formation, le secrétaire général a précisé que « le tuteur est tuteur toute l’année »,

Nous avons fait part de notre interrogation quant à la mise en place du dispositif initialement prévu qui prévoyait de remplacer les tuteurs par des étudiants en M2 durant deux semaines en février-mars. Il semble que bien peu d’étudiants en M2 soient candidats à ce genre de missions... Le secrétaire général a répondu que le rectorat aviserait en fonction du nombre d’étudiants en M2 disponibles.

La délégation a précisé que l’état de fatigue des stagiaires est tel, qu’ils ne sont pas en situation de profiter de leur formation, et que, d’ailleurs, ladite formation comporte à chaque fois 2 heures de « soutien psychologique », ce qui en dit long sur l’état de forme des stagiaires. Une telle situation ne peut être que préjudiciable aux élèves eux-mêmes. Ce à quoi, le secrétaire général a rappelé une nouvelle fois les besoins de l’Académie de Créteil en poste d’enseignants et qu’il valait mieux des stagiaires reçus au concours avec une formation que des non titulaires…

La délégation a fait état de stagiaires ayant reçu un courrier des IPR les menaçant de retenues de salaire pour absence à la formation ; elle a demandé que ces menaces soient retirées et non mentionnées au dossier. Le secrétaire général a répondu que dans l’ensemble les stagiaires participaient très bien aux formations, mais qu’il ne pouvait pas donner un signal autorisant l’absentéisme aux formations, notamment vis-à -vis des deux heures de décharge.


- Le secrétaire général a précisé que le rectorat ne se reconnaissait pas dans la description que la délégation faisait du surcroà®t de charge de travail des stagiaires, reconnaissant qu’il y avait des stagiaires en difficulté mais pas tous.

Les stagiaires présents ont déposé le témoignage écrit et anonyme de 100 stagiaires de l’académie de Créteil montrant la réalité du terrain : fatigue, découragement, pressions, stress, crainte pour la titularisation, formations transformées en partie en cellule de soutien psychologique, …
Il s’est engagé à tous les lire, et a rappelé le dispositif existant d’aide aux stagiaires en difficulté, réfutant l’idée d’un grand nombre de démissions : 6 démissions au total, 1 changement d’établissement, très peu de congés maladie, une dizaine de signalements par les chefs d’établissement ou formateurs, quelques alertes lourdes par mails de tuteurs ou autres…

La délégation a insisté pour qu’au moins les stagiaires « en difficulté » aient un allègement de service ; réponse : aucun n’en a eu……


Nous ne pouvons nous satisfaire de telles réponses qui nient totalement la réalité !

Cette réforme n’a pour but principal que de faire des économies de postes : c’est clairement dit !

Nous ne pouvons l’accepter !

La délégation invite les stagiaires à continuer de transmettre leurs témoignages à l’administration, au collectif et à l’intersyndicale, et à établir leurs demandes concrètes pour des mesures urgentes !

La délégation invite les personnels dans les établissements à continuer de prendre position sur ces revendications : c’est le statut et les conditions de travail de tous qui sont en jeu !

Il n’est pas possible de poursuivre l’année de stage dans ces conditions

Il n’est pas non plus envisageable de le reconduire en 2011.

Ensemble, poursuivons les mobilisations vers le Rectorat, le ministère.