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Formation des enseignants : une régression déguisée ?

Communiqué unitaire national

lundi 16 juin 2008

FERC-CGT (CGT Educ’action, FERC SUP, SNPEFP, SNTRS, SEPIDOP), FSU (SNASUB, SNES, SNEP, SNESUP, SNETAP, SNPI, SNUIPP, SNUEP, SNUPDEN), SGEN-CFDT, UNEF, UNL, UNSA Éducation (A&I, SEA, SE, SIEN, SNPDEN, SNPTES, SUP’RECHERCHE) FAEN (SNEP, SNCL)

Les organisations signataires expriment leurs plus vives inquiétudes sur l’avenir du recrutement et de la formation des enseignants. Elles condamnent l’absence de concertation préalable aux annonces. Elles dénoncent la disparition programmée des IUFM, alors que leur intégration dans l’Université décidée par la loi Fillon en 2005, n’est pas achevée et qu’aucun bilan n’a été réalisé.

La formation des enseignants, qui doit être améliorée, est une des conditions de la réussite des élèves. En ce sens toute réforme engage l’avenir de l’École. La « mastérisation » annoncée ne saurait servir de prétexte à des dégradations des contenus de formation, des conditions d’études ou du potentiel de formation et de recherche que représentent les IUFM. Il faut une volonté politique de maintenir un maillage départemental des IUFM avec l’ensemble de leurs personnels (enseignants-chercheurs, enseignants, BIATOSS…).

De même l’amélioration des traitements en début de carrière ne peut s’accompagner de la recherche d’économies sur les postes de stagiaires et du désengagement de l’Éducation nationale en matière de formation initiale. Les organisations considèrent comme une régression l’annonce d’une formation professionnelle réduite à un simple compagnonnage.

Enseigner est un métier qui s’apprend, il nécessite une formation, initiale et continue, disciplinaire et professionnelle de haut-niveau, en lien avec la recherche. Elle doit se dérouler dans le cadre d’une véritable alternance théorie-pratique, en relation avec les établissements scolaires. L’entrée dans le métier doit être progressive, accompagnée par des équipes de formateurs qualifiés. Ces exigences impliquent une élévation du niveau de qualification des enseignants et des CPE, une évolution des concours de recrutement et un développement de la recherche en éducation.

Les organisations signataires exigent le maintien du recrutement des enseignants dans des corps de fonctionnaires de l’État, par concours. Leur contenu doit permettre de vérifier l’acquisition de connaissances et compétences disciplinaires et professionnelles nécessaires à l’exercice du métier. Elles demandent que l’unicité du niveau de recrutement soit maintenue entre les différents niveaux d’enseignement.

Elles affirment qu’il y a besoin de synergies entre les universités et les ministères concernés pour assurer un cadrage national des formations. Il est nécessaire de développer le vivier de recrutement, de promouvoir la mixité sociale et donc de proposer des aides, des pré-recrutements, des cycles préparatoires pour faciliter et démocratiser l’accès aux métiers d’enseignant et d’éducation. Les années de formation des enseignants doivent être prises en compte pour la retraite. Les organisations signataires exigent qu’une véritable concertation soit consacrée à ce sujet avec tous les acteurs. Elles appellent les personnels, les étudiants et la communauté éducative à se réunir, à débattre et intervenir massivement en faveur d’une formation de qualité.


Lire le communiqué de la CGT-Educ’action


Motion sur les IUFM votée par le CA de l’université de Nantes le 13 juin 2008

Le conseil d’administration de l’université de Nantes, réuni le vendredi 13 juin 2008, rappelle son attachement à une formation des enseignants, universitaire et professionnelle et à un recrutement des enseignants par les concours en qualité de fonctionnaires.
Former des enseignants de la maternelle au lycée nécessite la mise en œuvre de compétences de haut niveau dans des domaines différents : disciplinaire, didactique, pédagogique, institutionnel, éthique…Envisagée dans une logique qui articule enseignements à l’université et pratiques dans les classes, cette formation doit permettre une analyse raisonnée de cette pratique et conduire à l’obtention d’un master, de type professionnel, des métiers de l’enseignement.
Le cadrage général de ce master au niveau régional, initié par l’Université de Nantes, doit associer les trois universités publiques régionales.

Le CA de l’Université de Nantes, qui vient d’intégrer l’IUFM des Pays de la Loire, tient à souligner l’expérience de cette composante et l’expertise de ses multiples acteurs qui concourent à la formation des enseignants, sur l’ensemble du territoire régional par l’intermédiaire de ses cinq sites de formation, depuis plus de 17 années.
Il entend que la composante IUFM soit partie prenante des discussions qui vont s’engager entre universités et, qu’au terme de ces discussions, son rôle de maà®tre d’œuvre dans la mise en place et la délivrance du master soit reconnu.

Le CA de l’université mandate son Président pour porter ces orientations auprès des universités ligériennes, en direction des autres universités intégrantes et auprès des instances ministérielles.

Motion adoptée avec 23 voix pour et 5 abstentions