Les annonces du 27 mai annonçant la reprise partielle des cours en collèges et lycée et pour l’ensemble des élèves dans les écoles à partir du 2 juin en Ile de
France, sont encore une fois marquées par la précipitation. La reprise va donc s’organiser pendant un week-end de trois jours ? Pour réussir la rentrée de septembre, il est urgent de prendre des décisions fortes permettant un retour de l’ensemble des élèves. Depuis le 11 mai, force est de constater que la plupart des élèves sont toujours à domicile. Dans notre académie en particulier, les collèges et les lycées n’ont pas encore rouvert leurs portes et les dernières annonces ne concernent en réalité que les élèves de 6° et 5°.
Dans ces conditions il faut bien avoir conscience des limites de la situation : non ceci ce n’est pas l’école pour toutes et tous ! Beaucoup d’élèves sont laissé.es sur le bord de la route de la « continuité pédagogique ». En effet, la crise a révélé qu’enseigner ne s’improvise pas et que cela ne pouvait pas se faire autrement qu’en présentiel, avec un contact humain, une interaction sociale et dans des situations d’apprentissage favorables.
Certains, en particulier dans les classes de terminale, sont tenté.es d’évaluer leurs élèves estimant que leur travail de continuité pédagogique a porté ses fruits. Bien que beaucoup de collègues aient fourni un travail important, souvent bien plus que d’habitude, ne nous trompons pas : tout enseignement à distance via des outils numériques est illusoire car source de profondes injustices sociales.
Nous pensons à contrario que depuis le début du confinement il n’est pas juste de noter ou d’évaluer nos élèves. Même se limiter à valoriser de façon bienveillante certain.es, va automatiquement dévaloriser les élèves qui n’auront pas pu suivre la « continuité pédagogique ». Les demandes de certaines directions d’anti dater les notes sont tout simplement scandaleuses et doivent être dénoncées !
Attention, nombre d’établissements, en particulier dans les collèges, envisagent de nous donner en charge des élèves qui ne sont pas dans nos classes. En dehors de l’aberration pédagogique que cela représente, soyons vigilant.es en termes de responsabilité. Personne ne peut non plus nous obliger à faire autre chose dans nos cours qu’enseigner notre matière. La VS doit rester le cadre de référence, de même que l’emploi du temps clairement défini. Un temps plein enseignant est toujours de 18h, il est hors de question que votre charge de travail explose en cumulant distanciel et présentiel.
Il faut dès maintenant préparer la rentrée de septembre afin de se donner les moyens d’un retour à une scolarisation la plus égalitaire possible en ne laissant plus de côté une partie de la jeunesse !
Au moment où le besoin de personnels est criant pour mettre en place de effectifs réduits, comment comprendre la décision du ministère de mettre de côté les lauréat.es des concours internes pour la rentrée prochaine ? Pourquoi ne pas enfin décider d’un plan massif de titularisation des non-titulaires ? Nos écoles, collèges et lycées sont la plupart du temps saturés et nécessitent des travaux. Comment assurer une scolarité complète à la rentrée sans résoudre ce problème qui perdure depuis des années ? Il y a des choix politiques forts à faire, et de façon urgente !