A la suite de l’annonce du redéploiement des postes Infirmiers scolaires, plus marqué dans le 93 et après intervention de leurs représentant.es au CSA A, l’intersyndicale FSU CGT FO UNSA a été reçue par le nouveau recteur le 8 avril.
Dès l’amorce de l’audience, avant même que l’intersyndicale ait pu développer le moindre argument, le débat a été annoncé comme tranché par le rectorat : il n’y aura pas de retour en arrière concernant ce redéploiement.
Le rectorat ne peut nier l’évidence : la pénurie de personnels infirmiers est là. Mais plutôt que de s’intéresser aux causes et d’y remédier par une véritable politique de revalorisation du métier à bien des égards, les autorités académiques préfèrent une politique de gestion de la pénurie sans ambition ni respect pour les personnels, destiné.es à être victimes de mesures déguisées de mutation.
Alors que 39 postes sont actuellement vacants rien que dans le 93, le redéploiement envisagé sans création ni même pourvoi des postes vacants consiste à faire peser sur les collègues déjà en poste les conséquences des manquements de l’Etat et du rectorat.
Il y a là un fort mépris des personnels et des organisations syndicales dont la connaissance du terrain et les propositions sont balayées.
Les personnels sont désormais des pions que l’on déplace au gré d’indicateurs et de tableaux excel qui consiste à diviser le nombre d’élèves par le nombre d’infirmiers sans tenir compte des spécificités ni des besoins de terrain : la performance à tout prix et le service public à bas coût.
Nous sommes accusé es d’être anxiogènes, caricaturaux alors que notre constat est documenté et alarmant sur la dégradation importante des conditions de travail de nos collègues, que le rectorat n’hésite pas à culpabiliser en leur demandant de « prendre leurs responsabilités ». Nous assumons de vouloir le meilleur pour nos élèves et pas un service public dégradé.
La campagne de mutation des infirmières est considérée par l’administration comme un « succès » alors qu’elles ont été contraintes de se positionner sur leur propre poste au risque de le perdre à la rentrée 2025 : il ne s’agit pas d’un succès qui témoigne d’un soutien des collègues au redéploiement mais d’une contrainte savamment orchestrée par les services du rectorat
L’entrée en fonction du nouveau recteur commence donc avec un très mauvais signal : une gestion comptable qui s’applique au détriment de l’humain et de la mission et des responsabilités de l’employeur qui est d’assurer des conditions d’exercice décentes à ses personnels.
Le Recteur a sous-entendu en conclusion que la pénurie de personnels allait s’amplifier. Cela nous fait craindre une généralisation de ce type de décisions en phase avec les politiques austéritaires de gestion comptable des personnels.
Le rectorat choisit donc ouvertement de faire reposer sur les personnels présent.es les manquements de l’Etat, incapable de pourvoir les postes.
Une vraie campagne de recrutement et une revalorisation du métier sont nécessaires
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mardi 15 avril 2025, par