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Rythmes scolaire... Contre-vérités et réalités...

lundi 28 janvier 2013

Face aux réactions et aux contre-vérités véhiculées concernant la réforme des rythmes scolaires, la CGT Educ’Action tient à rappeler sa position concernant cette réforme imposée par V.Peillon .

OUI, les jours et les semaines d’école sont fatigants pour les élèves. Mais nous avons toujours dit que les journées des enfants étaient trop longues dans leur globalité, du lever très matinal au retour tardif à la maison le soir. Pour nous, s’attaquer à la fatigue des élèves et à leurs rythmes effrénés devait se faire dans une réflexion globale en prenant en compte les réalités sociales et professionnelles des familles. Concrètement cela passe donc par une réduction du temps de travai ldes parents.

OUI la semaine de 4 jours instaurée par X.Darcos sans concertation est néfaste aux apprentissages, au respect des temps de l’enfant. La CGT Educ’Action rappelle qu’elle a toujours été opposée à cet aménagement qui visait à introduire l’Aide personnalisée et justifier la suppression des RASED, mais aussi à servir les intérêts de l’industrie du tourisme. A aucun moment, le véritable intérêt des élèves, ni la volonté des enseignants n’ont été considérés.

OUI les enseignants ne vont pas voir leur temps de service augmenter, mais oui on va leur demander de le faire sur une journée supplémentaire. Cela veut dire qu’ils ne bénéficieront toujours pas d’une diminution de leur temps de travail (plus de 40h/semaine reconnus par tous) et qu’ils engageront des frais supplémentaires (transport, garde d’enfants) sans revalorisation salariale.

MAIS


NON nous ne sommes pas dans un conservatisme et « un corporatisme étriqué ». Comme tout travailleur, nous sommes en droit de faire valoir nos droits et nos revendications quant à nos conditions de travail.
Qui accepterait d’augmenter ses frais de déplacement de 25%, ses temps de déplacement hebdomadaires au détriment de sa vie de famille, sans rien dire ?

NON, nous ne sommes pas égoà¯stes et uniquement préoccupés par la défense de nos « avantages ». Nous pensons aussi à nos élèves et à nos enfants (car nous sommes aussi parents), à leurs familles. C’est pourquoi nous disons non, leurs journées et leurs semaines ne seront pas allégées avec cette réforme. L’immense majorité des enfants continuera de venir à l’école souvent avant 8h30 et après 16h30, continuera de pratiquer des activités sportives et culturelles qui seront déplacées à d’autres moments de la semaine, fréquenteront des centres aérés avec des conditions d’encadrement dégradées... Donc non, l’objectif premier de V.Peillon n’est pas atteint, ce qui nous inquiète et ce qui inquiète les parents et les professionnels de santé.

NON, la question ne pourra être résolue sans discuter concrètement de ce qui fatigue les élèves : classes surchargées, programmes inadaptés à un enseignement « digérable » par les élèves, temps de transport allongés dans les zones rurales et les regroupements pédagogiques, conditions d’accueil et encadrement à la cantine ou à la garderie…Comment se passeront les temps de sieste à la maternelle si la pause méridienne est trop longue ? Les programmes doivent être revus afin d’introduire des pratiques respectueuses des rythmes d’apprentissage des élèves.

NON l’égalité de traitement des élèves dans les Activités Pédagogiques Complémentaires ne sera pas respectée. Nous savons très bien que toutes les collectivités territoriales ne seront pas en mesure d’offrir des activités artistiques, culturelles ou sportives de qualité faute de moyens. Qui pourra prendre en charge les coà »ts en personnels formés, en locaux qui soient dignes ?

NON nous ne voulons pas qu’une partie des missions de l’Education nationale soit externalisée et décentralisée aux collectivités locales. C’est le caractère national de d’Education nationale, fondement de notre institution, qui est remise en cause et nous le dénonçons.

Soyons clairs, nous avons toujours dit que nous souhaitions une réforme des rythmes scolaires et qu’il y avait urgence, pour les élèves et les enseignants. Mais nous avons toujours dit qu’il ne fallait pas opposer élèves et enseignants et que la concertation soit véritable. Il faut à tout prix déconnecter nos « temps de travail » respectifs. En appliquant une véritable règle de « plus de maitres que de classe », il est possible d’encadrer les élèves sur des temps de classe aménagés sans défavoriser les personnels. Nous ne pouvons pas continuer à laisser dire que les enseignants ne sont pas prêts à faire des sacrifices pour les élèves. Les sacrifices, les différents gouvernements nous les imposent depuis des années et l’intérêt des élèves reste le fondement de notre travail, sans qu’il soit aujourd’hui pris en considération par le gouvernement.

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