Accueil > Actualité > Remplacement des maà®tres absents : Compte-rendu de l’audience au (...)

Actualité

Remplacement des maà®tres absents : Compte-rendu de l’audience au ministère

jeudi 21 janvier 2010

Le rassemblement intersyndical (CGT, SNU-IPP, SUD, FO et FCPE) départemental 1er degré sur le non-remplacement a réuni ce 20 janvier 200 personnes au ministère. Une délégation intersyndicale et FCPE a été reçue par l’un des conseillers "sociaux" de Luc Chatel et par la chef du cabinet des ressources humaines.

L’ensemble des organisations syndicales a porté la plate-forme commune du recrutement de 450 titulaires-remplaçants, l’ouverture de la liste complémentaire et a refusé le recrutement de personnels sans formation sur des contrats de 108h. Le ministère n’a pas contesté le constat sur la situation catastrophique du remplacement dans le département. Il nous a été répondu qu’il y avait eu des difficultés liées aux congés maternités et aux ouvertures de classes. La situation en Seine-Saint-Denis est jugée très difficile, exceptionnelle. Néanmoins, il ajoute que « la dotation en ZIL et en brigade est dans la moyenne de l’académie de Créteil et dans la moyenne nationale ». Il a justifié le recours à des contrats précaires de 108h pour faire face aux « moments difficiles de décembre à mars ». Selon le ministère, la situation devrait s’améliorer en mars !!!

Le ministère a refusé la revendication du recrutement de 450 remplaçants et de l’ouverture de la liste complémentaire au motif que cela entrainerait un « surnombre » dans les années futures, puisque le ministère estime que la vague démographique serait en train de se tarir. La réalité vécue dans les écoles est bien loin de cette affirmation.
Par ailleurs, le ministère estime que du fait de l’arrivée des nouveaux stagiaires directement sur un temps plein à la rentrée 2010 en même temps que les actuels stagiaires (néo-titulaires à la rentrée 2010), l’académie de Créteil aurait un surnombre de 600 (du fait de la double promotion).

Pour la CGT-Educ’action, cette affirmation est contestable et nous rappelons notre refus que les stagiaires soient considérés comme moyens d’enseignement et mis en responsabilité pleine dans les classes sans formation du fait de la mastérisation. Pour la CGT-Educ’action 93, la situation vécue dans le département est très loin de ce prétendu surnombre (voir ci-dessous le tract que nous avons diffusé dans le rassemblement).

C’est ainsi que les seules 100 créations de poste pour la Seine-Saint-Denis prévues pour la rentrée 2010 seront très insuffisantes pour accueillir les 3000 élèves supplémentaires attendus. La conséquence sera immédiate dans les écoles : les conditions d’accueil et d’apprentissage vont encore se dégrader, la situation de non-remplacement va s’accroitre.

C’est ce que nous défendrons encore lors du CTPD du 29 janvier consacrée à la carte scolaire 1er degré.

Pour faire face aux « moments difficiles » de remplacement, le ministère dit travailler sur la possibilité de faire appel à des enseignants des départements limitrophes. Cela supposerait une remise en cause inquiétante du statut des enseignants que nous ne pouvons accepter. Comme l’a annoncé Luc Chatel le jour-même (voir communiqué de l’union nationale CGT-Educ’action à ce sujet), la solution est également pour eux de faire appel à "des enseignants pas forcément titulaires ».

Face au refus d’entendre les revendications de l’intersyndicale, la CGT-Educ’action 93 appelle à poursuivre la mobilisation dans les localités. C’est ce qu’elle proposera à l’intersyndicale lors de la réunion unitaire proposée par la FCPE le 27 janvier.
Cette situation est la conséquence directe de politique de suppressions des emplois publics
C’est aussi le sens de l’appel à la grève le 21 janvier et à la manifestation nationale le 30 janvier.

Tract diffusé au rassemblement

Personnels, Parents
Tous ensemble,
Refusons le non-remplacement

Amplifions la mobilisation

Oui au remplacement des maà®tres absents

Non à la précarité des maà®tres dans les écoles !

Depuis quelques années, l’état du remplacement des maà®tres absents est catastrophique dans les écoles du département. Depuis cette rentrée 2009, la situation a été encore aggravée par les différentes épidémies successives de grippes et de gastro-entérite. Sur tout le 1er trimestre, ce sont des milliers de journées de classe perdues pour les élèves. Cette situation est la conséquence directe des suppressions d’emploi dans la Fonction publique et l’éducation et des créations très insuffisantes dans le 1er degré pour accueillir des effectifs élèves en hausse.

Le résultat est là  : Dans de nombreuses localités du département, tous les jours des classes se retrouvent sans maà®tres. Les enseignants ne peuvent plus partir en stage de formation faute d’être remplacés. Les conditions de travail des enseignants et d’apprentissage des élèves se dégradent : les classes devant accueillir nombre d’élèves supplémentaires.

Les enseignants et les organisations syndicales se réunissent pour dénoncer l’absurdité de cette situation et revendiquer en urgence l’ouverture de la liste complémentaire (avec droit à formation initiale l’année suivante). Le Recteur de l’académie de Créteil s’est contenté, répondant à l’exigence de la CGT-Educ’action en CTPA, de dire « aucune ouverture de la Liste Complémentaire n’est à l’ordre du jour ».
Mais il y a urgence, le Recteur lui-même le sait bien. Comme dans le 2d degré, o๠2600 non-titulaires enseignants ont été recensés dans l’académie de Créteil au mois de décembre 2009 (contre 2000 à la même époque l’an passé), l’IA entre dans l’ère des non-titulaires enseignants dans le 1er degré. C’est ainsi que l’IA du 93 vient de recruter 5 personnes qui étaient sur la liste complémentaire du concours sur des CDD de 108h plutôt que d’ouvrir la liste complémentaire et de les embaucher définitivement et les former pour répondre aux besoins de remplacement.

C’est ainsi que plusieurs personnes, lasses d’attendre d’être recrutées, ont accepté ces contrats et devraient commencer dès ce lundi 18 janvier pour une courte période de 4 semaines environ.

C’est inacceptable : Non seulement, Ministère et IA organisent une dégradation continue des conditions d’accueil et d’enseignement des enfants, mais aujourd’hui, ils en profitent pour détruire un peu plus les statuts et mettre en œuvre de manière anticipée les conséquences de la mastérisation o๠les recalés du concours serviront de vivier de recrutement sans formation.

Au lieu de s’engager à recruter des enseignants sur des emplois statutaires, avec le droit à une formation initiale, l’éducation nationale continue dans le bricolage et profitent de la demande des listes complémentaires à pouvoir travailler et enseigner. L’administration de l’éducation nationale profite donc d’une mesure antisociale et antipédagogique, la masterisation qui met à mal la formation des enseignants, pour étendre la précarité dans les écoles primaires.

Que ce soit dans le 1er ou le 2d degré, mettre des enseignants en situation de précarité financière et personnelle, sans aucune formation, est une gestion des personnels inhumaine.


La CGT-Educ’action 93 revendique

- l’abrogation des décrets sur la masterisation,  l’ouverture immédiate de la liste complémentaire avec droit à formation initiale et une dotation complémentaire pour la Seine-Saint-Denis pour recruter les 450 enseignants nécessaires en qualité de titulaires-remplaçants.

La CGT-Educ’action 93 revendique la titularisation des précaires, sans condition de concours ni de nationalité, mais avec une formation.