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Réforme de la voie professionnelle

Positions et revendications de la CGT-Educ’action

Non à la généralisation du bac pro en 3 ans !

mercredi 24 septembre 2008

Généralisation du bac pro 3 ans :
la CGT s’adresse à vous

Chèr-e collègue,

Cette rentrée 2008 s’est déroulée sous le signe de suppression massive d’emplois. Le ministre tente de justifier ces suppressions de postes d’enseignants dans une lettre qu’il a adressée à tous les PLP.

Quelle est la réalité ?

Des réformes structurelles, qui visent globalement à réduire l’offre de formation et le nombre de postes, sont lancées. C’est le cas dans l’enseignement professionnel comme dans le 1er degré, d’autres sont en préparation pour le lycée général et technologique.

La généralisation du bac professionnel en 3 ans, imposée dès le départ par Xavier Darcos comme non négociable, ne favorisera pas, contrairement aux dires du ministre, l’accès pour plus de jeunes au baccalauréat professionnel.

La généralisation s’accompagne d’orientations plus nombreuses des élèves vers les CAP. Le ministère annonce 4000 élèves de plus dans ces formations pour cette année. Les Professeurs de Lycée Professionnel connaissent les difficultés des élèves pour reprendre un cursus bac après un CAP. Très peu d’entre eux y parviennent. N’y a-t-il pas, dès lors, tromperie lorsqu’on entend que la réforme permettra un parcours cohérent du CAP au BTS ?

Dossier spécial « Réforme » de la voie professionnelle

Qu’avons-nous gagné ?

La réforme, qui en fait n’est qu’un habillage pour supprimer des emplois, s’accompagne d’une intensification de la charge de travail sans contrepartie véritable. Certains syndicats n’hésitent pas à justifier leur signature de l’accord par des avancées pour les personnels. En fait, on débouche sur deux décisions du ministre :

- Un alignement des primes de « prof principal », mais celui ci est financé par la disparition des indemnités pour les milliers de classes supprimées !

- La possibilité pour les PLP d’enseigner en BTS, ce qui était déjà statutairement possible et se pratique ici ou là , ne touchera que quelques collègues.

On serait tenté de dire « tout ça pour ça » !

Pourquoi la CGT n’a pas signé :

La CGT Educ’action aurait pu s’engager dans une discussion sur une réforme qui tout en permettant à certains élèves d’accéder au Bac professionnel en 3 ans permettait de préserver les cursus en 4 ans avec le maintien des BEP. Le diktat du ministère ne l’a pas permis. Ce qui en est ressorti nous a donné raison. Il n’y avait rien à attendre d’une discussion fermée dès le départ, sinon accepter la disparition d’une année sur 4 de formation avec, à la clé, au moins 12 000 emplois de supprimés.

Dossier spécial « Réforme » de la voie professionnelle

La CGT Educ’action avance des propositions pour qu’un nouvel élan soit donné à l’enseignement professionnel.
Elle revendique l’amélioration des conditions d’études pour les élèves et de travail pour les enseignants. C’est pour cette raison qu’elle a refusé de signer le protocole d’accord proposé par Xavier Darcos qui entérine la généralisation des bacs professionnels en 3 ans et la suppression des BEP. Loin d’améliorer les situations vécues par les uns et les autres, les orientations prises risquent de fragiliser davantage l’enseignement professionnel, ses élèves et ses personnels.

Les personnels doivent être entendus :

Ensemble nous ne devons pas accepter une nouvelle dégradation de nos conditions de travail, l’action syndicale est nécessaire. Faire passer des contenus en 3 ans au lieu de 4, dans des classes plus chargées en bac professionnel et en CAP, nécessite la mise en œuvre d’outils pédagogiques adaptés. Une raison de plus pour exiger la réduction du nombre d’heures de cours. Il faut aussi davantage d’heures pour le travail en groupes, notamment en enseignement général. Il nous faut, par ailleurs, obtenir la limitation et l’encadrement du Contrôle en Cours de Formation que le ministère entend généraliser.

Dossier spécial « Réforme » de la voie professionnelle

Bien d’autres revendications touchant à l’emploi, aux salaires, au déroulement de carrière, à la retraite doivent être mises sur le devant de la scène.

Nous avons fait le choix de les porter ensemble et d’être efficaces avec vous.


Voie technologique, voie professionnelle,
et poursuite d’étude dans le supérieur.

Si la voie professionnelle trouve facilement sa définition, il n’en est pas toujours de même pour la voie technologique dont la structuration est parfois source de confusions. Chacun s’accorde pour reconnaà®tre que le bac technologique est un diplôme qui permet essentiellement une poursuite d’étude, ce n’est pas (ce n’est plus) un diplôme professionnel.

La CGT Educ’action considère que le cycle conduisant au baccalauréat technologique doit être conçu comme un cycle de l’enseignement général et doit se caractériser par des contenus qui laissent une large place à la culture technologique et par des pratiques pédagogiques inductives.

Dès lors que l’on assigne ce rôle au bac technologique, la confusion parfois faite entre bac professionnel et bac technologique n’a plus de raison d’être. Le bac professionnel a pour finalité l’insertion professionnelle, même si nous revendiquons le développement des possibilités de poursuite d’études pour les élèves qui le souhaitent.

Le premier niveau de formation technicienne est aujourd’hui, de fait, le BTS ou le DUT. Les STS et les IUT intègrent de plus en plus de bacheliers généraux et professionnels. Les bacheliers technologiques ne constituent qu’un pourcentage des flux d’entrée dans les STS qui accueillent chaque année 110 000 jeunes, soit un étudiant sur quatre.

Dossier spécial « Réforme » de la voie professionnelle

La CGT Educ’action se prononce pour une organisation et une structuration des voies technologique et professionnelle qui favorisent la plus grande fluidité possible des parcours de formation. Il s’agit de faciliter le passage d’une voie à l’autre ; il s’agit, au sein d’une même voie, de permettre le passage d’une spécialité à une autre, sans pour autant contraindre « au retour à la case départ ». Il convient de construire des référentiels de formation cohérents de la voie technologique et de la voie professionnelle pour favoriser des cursus du niveau V au niveau III.

A l’issue de la réforme bac pro 3 ans, Xavier Darcos annonce :

La possibilité pour les PLP d’enseigner en BTS comme une nouveauté. Ce n’en est pas une nouveauté : cela se pratique depuis longtemps, que l’on puisse continuer à le faire avec une meilleure garantie statutaire est positif.
Le deuxième volet, qui n’est pour l’instant pas très explicite de la part du ministre, concerne la possibilité d’ouverture de STS dans les lycées professionnels. Notre position est que nous ne voulons pas de section BTS exclusivement réservées aux bacheliers professionnels. Les STS doivent rester ouvertes et accessibles à l’ensemble des bacheliers. L’ouverture éventuelle d’une STS dans un lycée professionnel doit le garantir.