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Pas de garanties sanitaires, pas de priorité pour les élèves en difficulté, pour la CGT le 11 mai c’est toujours non !

mercredi 29 avril 2020, par cgt

L’annonce de la réouverture des écoles et établissements scolaires par E. Macron était justifiée par un discours larmoyant sur les élèves en difficulté et l’accroissement des inégalités pendant le confinement. Nous ne cessons de dénoncer ce discours hypocrite ignorant nos alertes sur le manque de moyens et la destruction de l’éducation prioritaire dans notre académie.

Cette inquiétude pour les publics fragiles et les oublié.es de l’Ecole de la confiance, nous la portons et l’argumentons à longueur de préparation de rentrée scolaire. Cette situation ancienne est seulement « révélée » aujourd’hui. Un seul exemple : le scandale de la diminution de moitié des fonds sociaux à destination des familles l’an dernier.

Le plan de déconfinement présenté par le premier ministre le 28 avril confirme les dernières annonces de JM. Blanquer : une reprise par niveaux scolaires en commençant par les plus jeunes, mettant de côté la notion même de priorité sociale. En réalité cela permet de libérer les familles qui pourront retourner sur leur lieu de travail. Il ne s’agit donc pas d’identifier et d’accueillir les enfants et adolescent.es en difficulté ou en danger.

A l’inverse, voici une liste non exhaustive de ce qui devrait être réfléchi dès aujourd’hui si le gouvernement se préoccupait réellement des élèves en grande difficulté :
 Rien n’est avancé de concret sur le décrochage scolaire, il ne suffit pas de rouvrir les écoles et les établissements pour que ces élèves y reviennent. A ce sujet rappelons que la Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire a perdu des moyens l’an dernier sur notre académie.
 Rien n’est dit sur les mineurs non accompagné.es qui sont pour beaucoup en grand danger !
 Rien n’est réfléchi et avancé sur le rôle du service social en faveur des élèves !
 Rien n’est dit sur la façon dont nous accueillerons les élèves dans une situation de stress, de deuil, de maltraitance pour certain.es, nous ne pourrons pas juste reprendre les cours !

La seule chose qui semble sûre c’est qu’aucun moyen supplémentaire n’est annoncé pour organiser un plan d’urgence pour l’éducation, que ce soit en mai ou en septembre. Comment imaginer que nous pourrons reprendre avec le même manque de moyens que celui que connaissent nos écoles et établissements depuis des années ? Dans une situation de crise pareille il faut préparer une rentrée exceptionnelle avec les moyens à la hauteur des enjeux !

Bien évidemment, comme beaucoup d’agent.es de l’éducation nationale, nous voulons aider nos élèves en grande difficulté, voire en danger, mais pas au prix d’une mise en péril sanitaire pour nous-même, les élèves et leur famille. Il faut réfléchir à la prise en charge prioritaire des plus fragiles mais avec comme condition absolue la protection sanitaire, et aujourd’hui aucun de ces deux points n’est prévu par le gouvernement. Dans ces conditions, il est hors de question de mettre en danger les personnels, les élèves et leurs familles !

Nous appelons dès maintenant les équipes à discuter des situations de leurs écoles et établissements et à nous contacter pour mettre en place les conditions d’exercice du droit de retrait.