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Non à la stigmatisation et à la xénophobie d’Etat

lundi 20 juin 2011

La CGT Educ’Action Orléans Tours dénonce vivement les propos tenus par Madame le Recteur Reynier dans la Nouvelle République du centre ouest du 17 juin dernier o๠elle affirme que « si on enlève des statistiques les enfants issus de l’immigration, [les résultats aux examens de l’académie] ne sont pas si mauvais ni si différents des autres pays européens ». Cette idée d’échec scolaire des enfants issus de l’immigration que véhicule le gouvernement n’a pour but que de les stigmatiser, tout comme les étrangers en situation irrégulière ou non, pour concurrencer le Front National sur son terrain en vue des prochaines échéances électorales.

En effet, des études, menées notamment par Yaël Brinbaum, montrent que c’est essentiellement l’origine socioprofessionnelle des parents et la méconnaissance des arcanes du système éducatif qui peuvent avoir des influences sur les résultats et le parcours scolaires des enfants et entraà®ner certains vers l’échec scolaire. De plus la comparaison avec les autres pays européens est infondée puisque la question des populations issues de l’immigration et les problématiques que cela recoupe ne sont pas traitées de manière identique dans l’ensemble de la communauté.

Il serait plus fondé de revoir la politique gouvernementale actuelle en matière d’éducation qui, sous prétexte de réduire les déficits publics, détruit le service public d’éducation en ne remplaçant pas un fonctionnaire sur deux. Le gouvernement préfère ainsi donner 170 milliards aux entreprises sous forme d’exonération ou d’aides en tout genre, plutôt que de considérer l’éducation comme un investissement pour l’avenir de notre pays. Cette idéologie entraà®ne la suppression de classes, d’options, de filières, la réduction de l’offre publique de formation notamment dans les lycées professionnels et une orientation par défaut dans des études non souhaitées mais aussi la réduction de l’éducation prioritaire avec la disparition de certains RASED, le manque de moyens dans les ZEP, etc.

Quant à l’idée que « les deux tiers d’enseignants [qui] sont dans leur établissement depuis plus de 6 ans […] sont dans la routine, sans innovation », c’est faire injure aux équipes pédagogiques qui s’impliquent le plus possible pour la réussite de tous les élèves, et ce malgré le sentiment de mépris pour leur travail qu’elles perçoivent du ministère et la surcharge de travail qui leur est imposée. D’autant que ce sont généralement des enseignants bien implantés dans leur établissement (notamment dans les ZEP) qui sont les plus à même de mener des projets éducatifs dans leurs classes.

La CGT Educ’Action Orléans-Tours exige qu’une réelle politique éducative pour la réussite de tous les élèves soit menée ce qui implique l’arrêt des suppressions de postes, la création d’emplois de fonctionnaires à hauteur des moyens nécessaires pour répondre aux besoins et le retour sur les réformes gouvernementales (socle commun à minima, Bac Pro 3ans, réforme du lycée notamment).

Blois, le 20/06/11