Lydie Tendeng, contractuelle en lettres-anglais, a été recrutée par le rectorat de Créteil pour effectuer un remplacement du 13 septembre 2010 au 14 mai 2011. Cette jeune sénégalaise de 28 ans, vit en France depuis 7 ans, sous statut étudiant provisoire, possède un master 2 et s’est investie pour exercer notre métier et a rendu service à l’Etat en colmatant les besoins (en hausse) de l’Education nationale.
Après intervention de la CGT 94 et de la CGT Educ’action Créteil, sa demande de statut salarié, d’abord refusée au guichet de la préfecture en décembre 2010, a pu finalement être déposée en février. Elle n’a, pour le moment, obtenu qu’une prolongation de son statut d’étudiant jusqu’au 9 mai 2011. Le rectorat, quant à lui, n’a pas répondu à notre sollicitation.
Lydie risque le licenciement, puis à terme l’expulsion. La préfecture et le rectorat se renvoient la balle, sans vouloir honorer le contrat que le rectorat lui a établi.
Nous refusons :
– le licenciement de Lydie, qui remplit consciencieusement la mission qui lui a été confiée, alors que la situation qui lui est faite est anxiogène
– les prétextes fallacieux (le nombre de Français au chômage, la taxe OFII…), alors que l’on sait que l’Education nationale fait des coupes franches dans les budgets des établissements et dans la masse salariale (encore 16000 postes non renouvelés à la rentrée). Plutôt que de promouvoir un service public de qualité, le gouvernement aggrave la crise en diminuant les dépenses publiques (loi LOLF).
Nous demandons pour Lydie :
– un titre de séjour « salarié » (statut qui correspond à sa situation de fait) jusqu’au 31 aoà »t 2011 et son réemploi à la rentrée scolaire comme tous les contractuels
– le respect de ses élèves à qui on doit assurer une continuité pédagogique
– le respect du droit du travail : l’employeur s’est engagé par contrat, il doit respecter cette « convention passée entre deux parties, ayant pour objet l’établissement d’obligations à la charge ou au bénéfice de chacune de ces parties »
– le respect des droits des non-titulaires : nous ne voulons pas servir de « variable d’ajustement », nous sommes qualifiés, expérimentés et notre contrat n’est pas qu’un bout de papier jetable
– le respect des droits de l’Homme : à l’heure o๠« certains » nous vantent les mérites de la mondialisation et la liberté de circulation des informations, des savoirs, des capitaux, des marchandises, il est temps de reconnaà®tre la liberté de circulation des personnes et leur droit de vivre et travailler dans le pays qu’elles choisissent.
« On vit ici, on bosse ici, on reste ici ! » Solidarité avec Lydie !