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Le ministère pousse les CPE au placard disciplinaire !

jeudi 17 juin 2010

A
ujourd’hui, il existe encore dans les établissements scolaires du second degré des personnes qui sont chargées de suivre les élèves en dehors de la classe : les CPE. Ce sont des adultes disponibles, des « enseignants-éducateurs » chargés, avec les équipes de vie scolaire, du suivi des élèves en dehors du temps de cours. Cela passe par la gestion des absences et retards, l’aide dans l’organisation scolaire des jeunes ainsi que dans le dialogue avec les jeunes et leurs familles pour aider à surmonter les difficultés.

Ces dernières années, la remise en cause de ce rôle des CPE est souvent au cœur de l’actualité de l’Education : au début de l’année 2010, la discussion autour d’un nouveau protocole d’inspection a fait la part belle à l’intégration dans l’équipe de direction. La création de « préfet des études » (des « supers CPE » selon les services ministériels), dans une centaine d’établissements chargés de la DISCIPLINE et intégrés à l’équipe de direction, en dit long sur la conception du métier de CPE.

Comme les autres personnels de l’Education, les CPE sont soumis à la politique de réduction des moyens engagée par le ministère : c’est ainsi que la profession est soumise à la fameuse règle gouvernementale du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Depuis 2007, 650 postes ont été supprimés. Déjà peu nombreux, le nombre de postes offerts aux concours a fortement diminué.

Les fiches gouvernementales expliquant la façon d’étrangler un peu plus le service public d’éducation, qui ont été diffusées dans les médias ces dernières semaines, prouvent bien que les différentes réformes mises en place ces dernières années n’ont comme but que la réduction de moyens. On ne peut donc être que méfiant vis-à -vis des projets qui sortiraient des cartons du ministère actuellement

Mais au-delà de ces aspects d’économie, le ministre fait aussi de l’idéologie. Les services de vie scolaire sont pour lui un terrain de jeu évident qui lui permet de justifier en permanence sa politique sécuritaire. Après avoir affaibli les équipes de surveillance, il a beau jeu lors de événements dramatiques des ces derniers mois de ressortir l’arsenal sécuritaire (video-protection, équipes mobiles de sécurité, policiers référents…) tendant ainsi à faire du CPE un responsable de la politique disciplinaire, bien loin du rôle pédagogique de celui-ci.

Au contraire de cette politique réactionnaire et libérale, la CGT Educ’action revendique :

- L’augmentation du nombre de postes de CPE au concours ainsi que la restitution des postes supprimés

- L’abandon du tout sécuritaire et l’augmentation du nombre de personnels de vie scolaire dans les établissements avec des personnels formés et qualifiés.

- La réaffirmation du rôle pédagogique des CPE et l’abandon de toute idée d’intégration dans les équipes de direction

- Le rétablissement d’une vraie formation initiale et continue

Expression adoptée par la Commission exécutive nationale de la CGT Educ’action le 17 juin 2010