L’Etat, et en particulier l’Education nationale, est le plus grand pourvoyeur de précarité. Enseignant-e-s, personnels de vie scolaire, personnels accompagnant les élèves en situation de handicap (AESH), personnels administratifs, infirmier-e-s... la précarité a de multiples visages.
La précarité est une zone de non-droit, o๠les personnels sont laissés dans l’incertitude, o๠il faut coà »te que coà »te s’adapter, o๠chaque rentrée scolaire est synonyme d’angoisse dans l’attente du réemploi, o๠les pressions hiérarchiques des chefs d’établissement ou de service s’exercent avec d’autant plus de force.
Cette année, le ministère innove encore sur le terrain de la précarité puisqu’il a modifié les missions de l’ensemble des AED : "Le contrat de l’assistant d’éducation peut être suspendu avec son accord pour lui permettre d’être recruté temporairement en qualité de professeur ou de personnel d’éducation contractuel". Si cette disposition, est mise en œuvre, elle aura un impact négatif sur le réemploi des non-titulaires actuels et éclatera encore plus le cadre de la précarité.
La précarité est un mode de fonctionnement qui pèse sur les personnels, et a pour conséquences l’isolement, le non-respect du droit du travail, et leur mise en concurrence.
Dans ce contexte, il faut souligner les luttes unitaires aboutissant à des améliorations, certes encore insuffisantes mais qui montrent qu’il est possible de faire bouger les choses. C’est ainsi que les luttes des contractuel-le-s ces dernières années ont permis de peser pour une réelle amélioration du reclassement au moment de la titularisation et a obligé le ministère de la Fonction publique a mieux encadrer la gestion des non-titulaires par l’administration.
C’est ainsi également que les luttes des personnels accompagnant les élèves en situation de handicap ont obligé le gouvernement à créer un métier : même si cela se fait via la mise en place de CDI et non via des titularisations, même si de nombreux problèmes persistent et que le recours aux contrats aidés reste largement pratiqué, c’est une avancée vers moins de précarité.
La précarité peut réellement reculer si la mobilisation des personnels oblige le gouvernement à ne pas faire que des demi-mesures.
Ainsi, le plan Sauvadet dit de « résorption de la précarité » est un échec alors que moins de 20 % des non-titulaires pouvaient espérer être titularisés et que seulement 5 % devraient l’être à la fin du plan. Nous constatons même que 37 % des postes mis aux concours ensei-gnant-e-s n’ont pas été pourvus par les jurys, seulement 4 infirmier-e-s et 5 assistant-e-s de service social titularisés !
Par ailleurs, pour les collègues ex-non-titulaires qui ont été stagiarisés, la CGT Educ’action continue d’exiger qu’ils soient affectés, en reconnaissance de leur ancienneté de précaire, comme titulaires dans leur académie d’origine.