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FICHER, ENQUÊTER : SEULS OBJECTIFS DE L’EDUCATION NATIONALE ? ENFANT ET DEMOCRATIE EN DANGER !

CGT Educ’action Créteil, CGT Pénitentiaire, CGT PJJ, UFAS-CGT (Action sociale)

mercredi 2 juillet 2008

En désavouant la Direction de l’Evaluation de la Prospective et de la Performance dans le cadre de l’ Evaluation expérimentale de CM2, partie 4, le Ministère de l’éducation nationale a donné raison à celles et ceux qui ont dénoncé ce questionnaire. L’initiative dite « partie 4, évaluations expérimentales » n’est pas la seule de ce type, et le Ministère, en est bel et bien informé !
Effectivement, le Panel dit des 35 000 pour les élèves de 6e est du même ordre voire pire ! Partie écrite et entretien individuel sur la vie privée, familiale psychologique des élèves. Les familles n’ont pas le choix : répondre ou être pénalisées par une amende ! Notons ensuite l’histoire inquiétante de l’enquête SAGE réalisée il y a un an en Champagne-Ardenne en partenariat Inserm- Education nationale. SAGE : recherche sur le mode de vie et les consommations des lycéens, associée à un prélèvement ADN. Aujourd’hui, plus rien ne reste de SAGE : tout a disparu ! On ne pas en dire autant des rapports Bénisti et Inserm tant dénoncés ! Parallèlement à ces enquêtes, qui nous inspirent méfiance colère et révolte, des fichages d’enfants, de mineurs se généralisent !

De Base Elèves à « Edwige » en passant par tous les fichiers informatisés partagés, nés de la loi de prévention de la délinquance, donc du Rapport Bénisti, l’état, traque fiche les données personnelles des élèves et des familles et particulièrement toutes les situations irrégulières ! En plus de tout cela, l’état démantèle outrageusement la protection de l’enfance : son transfert aux départements, va creuser les différences ! Encore insatisfait, l’état, via le ministère de la justice vise par la modification de l’ordonnance de 45, sur le droit pénal des mineurs, la généralisation des mesures répressives pour les mineurs en abandonnant la prévention et l’éducatif.
L’enfant et l’adolescent seraient-ils devenus un danger imminent pour l’état français ?

En le fichant dès la maternelle, l’état hypothèque-t-il sur le devenir criminel ou délinquant de l’enfant ? En enquêtant sur lui, sa famille, ses habitudes, il instrumentalise les élèves, les familles, les enseignants et tous les professionnels : nous sommes des objets ! Simultanément, le gouvernement détruit l’école, la protection de l’enfance, la santé. Par contre il prend des mesures toujours plus répressives contre l’enfance ! Aussi il aura tout loisirs et tous droits pour envoyer en prison de très jeunes mineurs qu’il aura propulsés en échec scolaire. Ainsi il pourra remplir les prisons pour mineurs (EPM) : il aura à la fois satisfait ses plans sécuritaires, les besoins du marché de la sécurité, de la construction, et permis l’enrichissement de quelques alliés économiques !
Nous condamnons toutes les enquêtes qui visent la vie privée des élèves et des parents, tous les fichages, tous fichiers informatisés partagés ainsi que la loi de prévention de la délinquance dont le reste découle ! Nous condamnons toutes les mesures répressives, tant à l’égard des familles, des enfants et des professionnels !

Parce que les enfants ne sont ni un danger pour l’état ni instrumentalisables, nous exigeons le retrait total et officiel de toutes les mesures d’enquête et de fichage dénoncés et exigeons que toutes les maltraitances institutionnelles soient stoppées ! Parce qu’ils sont l’avenir de notre société nous exigeons un plan de sauvegarde de l’avenir : celui de l’enfant, de la démocratie et de la justice sociale !

Saint-Denis le 3 juillet 2008

Signataires du Communiqué de presse :
CGT Educ Action Créteil, CGT Pénitentiaire, CGT PJJ, UFAS-CGT (Action sociale)


Fichés de 13 à 113 ans ?

Communiqué de la CGT

Un décret publié le 1er juillet 2008 au Journal officiel institue un nouveau fichier dénommé EDVIGE, organisant le fichage généralisé et systématique de « toutes personnes à¢gée de 13 ans et plus » « ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». En clair, tous les citoyens ayant un jour souhaité s’investir pour leur cité. Il est également prévu de ficher tout individu, groupe ou organisation dont l’activité est susceptible de troubler l’ordre public et de permettre aux services de police d’effectuer des enquêtes administratives pour l’accès à certains emplois ou à certaines missions, sur la base des éléments figurant dans le fichier EDVIGE.

Est-ce un nouveau moyen, en faisant peur, de détourner les citoyens du débat démocratique ?

Il ne s’agit pas de ficher des auteurs d’infractions, mais des citoyens dont le seul tort est de s’intéresser à la vie de la cité. Les responsables syndicalistes, politiques, commerçants, artisans, chefs d’entreprises, responsables d’association, représentants religieux peuvent désormais être officiellement fichés. Ceux qui auront simplement fait acte de candidature ou qui ne les exerceront plus resteront dans ce système : on sera fiché à vie ! Nous constatons déjà les dérives comme par exemple le STIC (fichier des services de police) o๠le ménage n’est jamais fait et o๠se retrouvent pêle-mêle auteurs, témoins et victimes…Ce que la CNIL condamne régulièrement.

Permettre « au gouvernement ou à ses représentants d’exercer leurs responsabilités » sert de prétexte à ce fichage. N’est-ce pour faire pression sur les négociations collectives en utilisant des informations personnelles ?

L’idéologie de ce fichier est de considérer tout acteur social, économique ou religieux comme pouvant « porter atteinte à l’ordre public ». Construire un rapport de force serait-il devenu un délit ?

La responsabilité individuelle et collective, vise à criminaliser l’action et à faire porter la responsabilité, non seulement sur des travailleurs en lutte mais aussi sur leurs fédérations et confédérations.

Les mineurs de 16 à 18 ans pourront être fichés comme les adultes et les mineurs de 13 à 16 ans pourront se voir également répertoriés. Etre « fils de » suffira dans cette logique à être inscrit : les enfants de nos élites bénéficieront-ils de la même attention de nos services de police ?

LA CNIL a donné un avis extrêmement réservé. Pourtant le gouvernement n’en a pas tenu compte.

La CGT considère ce fichier EDVIGE comme une nouvelle atteinte grave aux libertés individuelles et collectives et une entrave à l’action syndicale.

Elle s’associera à toutes les actions visant à la suppression de ce fichier.

Montreuil, le 4 juillet 2008