Ce groupe de travail se tient la veille de la journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des collèges. La CGT Educ’action a pris position contre cette réforme qui est une remise en cause du collège unique. Nous partageons le constat que trop souvent le collège ne permet pas de lutter contre les inégalités scolaires. Mais la réforme proposée par Madame la Ministre ne tient en aucun compte du fait que le collège a principalement souffert des suppressions de postes et du manque de moyens.
Les politiques d’austérités continuent de fragiliser le service public d’éducation : dans notre académie pour retrouver le taux d’encadrement de 2011, il manquait à la rentrée 2014 l’équivalent de 972 temps plein dans l’académie. Il est important de rappeler que les moyens ne manquent pas pour tout le monde alors que le pacte de responsabilité impose 50 milliards d’économie, 36 milliards sont donnés de la main droite au patronat.
Pour mettre en place des pédagogies émancipatrices, il faut donner des moyens : des moyens pour baisser les effectifs par classes, des moyens pour donner du temps aux enseignants de se concerter, mener des projets. Le choix du gouvernement n’est pas celui-ci, il est d’accentuer le phénomène du collège à deux vitesses : autonomie des établissements sous la coupe des principaux, socle commun à minima accompagné de parcours différencié.
Les horaires disciplinaires deviennent tri-annualisés, ce même procédé qui permet au rectorat de Créteil de sous doter les baccalauréats professionnel et de priver ainsi nos lycéens de 4 000 heures.
Cette réforme des collèges impactent les SEGPA, les projets d’inclusion des élèves en 6e est une remise en cause de l’enseignement spécialisé. Comment espérer une intégration réussie d’élèves relevant de l’éducation spécialisée dans des classes surchargées ? Nous craignons bien que sous-couvert de lutte contre la stigmatisation, le gouvernement cherche à démanteler une structure avec des dispositifs particuliers : nombre d’élèves par classes, heures de coordination ….
Il ne faut pas être grand clair pour comprendre que l’orientation par l’échec va s’amplifier en lycée professionnel. Si ce n’est dans l’apprentissage comme l’encourage Madame la rectrice dans la lettre d’information de l’académie de Créteil. Cette lettre en nous invitant à cliquer sur un lien au titre programmatique : « L’apprentissage, une voie d’avenir » constitue une véritable provocation pour tous les professeurs de lycée professionnel qui malgré les politiques mises en place se mobilisent chaque jour pour essayer de faire de la formation professionnelle initiale une voie de réussite.
La lutte contre les inégalités scolaires passe par la mise en place d’une politique ambitieuse d’éducation prioritaire. La refondation de l’éducation prioritaire dans un cadre budgétaire contraint n’a pas été menée à hauteur des besoins et a eu pour conséquence de sortir du classement certains établissements. Elle n’a pas remis en question les effectifs par classe élément pourtant central bien connu pour tous ceux et toutes celles qui sont devant des élèves. La question des lycées généraux, technologiques et professionnels reste encore floue, les informations données étant parfois contradictoires. Les modalités de cette réforme risquent d’aboutir à la sortie des trop rares lycées professionnels labellisés alors qu’il faudrait au contraire élargir ce périmètre afin de donner plus à celles et ceux qui ont le moins. Des éclaircissements devaient nous être apportés au cours de ce trimestre, mais il semble que l’actualité ne soit pas propice aux annonces.
En effet, les raisons de mécontentement ne manquent pas chez les professeurs de lycée professionnel : nouvelles obligations accentuant les pressions pour imposer des tà¢ches et des réunions supplémentaires, discrimination en ne se voyant pas appliqué la pondération de 1.1 accordée en remplacement de l’heure de chaire aux autres professeurs de lycées, mise en place d’un régime indemnitaire via les IMP inférieur au taux moyen d’une heure supplémentaire.
Les CCF sont toujours un sujet de mécontentement pour les professeurs de lycées professionnel : Les CCF créent, outre une désorganisation de la scolarité et une importante surcharge de travail, une menace évidente sur la valeur nationale du baccalauréat. Ce n’est pas la maigre indemnité pour service en classe à examen replaçant les indemnités CCF qui permet d’arranger la situation. Cette nouvelle indemnité risque de pénaliser les personnels qui font passer plusieurs CCF. La CGT Educ’action accueille favorablement le projet de retour en examen ponctuel des discipline de Prévention Santé Environnement (PSE), Eco-droit et Eco-Gestion. Par contre l’ensemble de la profession s’inquiète des annonces de CCF en Lettres histoire Géographie au diplôme intermédiaire. Des clarifications doivent être faites au plus tôt.
La CGT Educ’Action se prononce contre l’évaluation par le mode du CCF dans l’enseignement professionnel. En CAP, une réflexion doit être menée sur les modalités d’une part de contrôle continue.
Pour revenir au GT qui nous occupe aujourd’hui, nous pouvons constater que cette année, le nombre total de participants PLP au mouvement intra-académique est selon les documents que vous nous avez fournis de 691 contre 618 en 2014. S’il est en augmentation par rapport à l’année dernière, il est à mettre en perspective avec le nombre plus important de stagiaires cette année : 414 contre 386 en 2014. 45% de ces futurs néo-titulaires viennent d’une autre académie. Alors que 254 des 284 participants titulaires appartiennent à notre académie soit 90%.
Ces quelques chiffres, très parlants, sont caractéristiques d’une académie ne bénéficiant pas des moyens nécessaires pour mener à bien les missions d’enseignement et de réussite de toutes et tous. La conséquence ? Le manque d’attractivité d’une académie jugée difficile, dans une région o๠le coà »t de la vie et les difficultés à se loger se font cruellement sentir alors que le point d’indice est gelé depuis 5 ans.
Ce mouvement est encore marquée par la participation des stagiaires issus des concours dit Sauvadet. Au vu du nombre de places vacantes à ces concours entre 40 et 60%, le ministère a dà » lui-même reconnaitre l’échec du plan de résorption de la précarité. Dans notre académie, celle-ci a augmenté de 12% depuis 2011 avec une augmentation de 404 contractuels. La CGT Educ’Action revendique leur titularisation sans condition de concours ni de nationalité.
La CGT Educ’action Créteil avait acté positivement la création d’une bonification spécifique de 30 points sur l’établissement de stage des stagiaires Sauvadet. Cette bonification nous semble encore insuffisante pour garantir le maintien des ex-contractuels dans leur établissement de stage. Par ailleurs, la bonification stagiaire ex-contractuel de 100 points attribuée sur le premier vœu large non-restrictif devrait s’aligner sur les nouvelles bonifications de l’inter afin de valoriser l’ancienneté de ces collègues.
Pour conclure La CGT Educ’action s’alarme du manque de lisibilité donné à la politique d’éducation et revendique qu’enfin soit donné un budget à hauteur des besoins d’une politique ambitieuse d’éducation pour la réussite de tous.
La CGT Educ’Action appelle les personnels à participer massivement à la journée de mobilisation du 19 mai.