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Compte rendu audience DGESCO du 19 novembre 2009 sur la voie professionnelle

jeudi 19 novembre 2009

Une délégation du Bureau de la CGT Educ’action a été reçue par la DGESCO (Division générale de l’enseignement scolaire) pour faire le point sur la rentrée 2009 après la mise en place de la réforme de la voie professionnelle. Lors de cette audience, nous n’avons abordé que les aspects « techniques », puisque nos interlocuteurs ne sont pas des responsables « politiques » comme le sont les membres du cabinet du ministre.

Bilan de rentrée

Les données statistiques, très partielles, qui nous ont été communiquées, le sont « officieusement », les résultats n’étant pas encore validés officiellement par la DEEP. Nous vous les ferons parvenir dès qu’ils nous seront transmis.
A cette rentrée, le responsable de la « sous direction », chargé de l’enseignement professionnel, Monsieur Huart, a annoncé que l’offre globale d’accueil était supérieure de 30 000 aux besoins. Cela ne veut rien dire en soi, puisque la capacité d’accueil « excédentaire, dans une filière, pour une académie, ne permet pas de régler le problème d’offres d’accueil déficitaire dans l’académie d’à coté. Il faut les données, département par département, académie par académie, filière par filière. Si l’on veut respecter le choix des élèves, c’est ainsi qu’il faut réfléchir, sinon ce n’est qu’une gestion de flux, très éloignée des affichages de la « rénovation de la voie professionnelle ». Cette rénovation passe dès le départ par le respect des vœux d’orientation émis par les élèves.

Nationalement 160 000 élèves sortant de troisième ont intégré une classe de seconde professionnelle, 63 000 une classe première année CAP, 30 000 une classe de seconde BEP (les 4 filières BEP maintenues). 25 % des élèves ont donc été accueilli en CAP, soit 4 % de plus que l’an dernier. Cette moyenne nationale n’est qu’indicative, la réalité, académie par académie, pouvant être sensiblement différente.
2 BEP vont être transformés, à la rentrée 2010, en Bac pro 3 ans : les BEP optique-lunetterie, les BEP logistique-transports. Les deux derniers (Hotellerie-restauration, Carrières sanitaires et sociales) le seraient peut-être en 2011, mais il reste une incertitude car les professionnels sont très attachés au maintien du BEP…

La « fuite des élèves »

Sur les autres aspects statistiques que nous avions demandés, comme par exemple, le taux de « fuite » des élèves lors du cursus Bac 3 ans, depuis le début de la phase expérimentale, les orientations d’élèves, ayant obtenu un CAP, vers un Bac 3 ans, rien ne nous a été communiqué puisque la DGESCO ne possède pas ces informations. Nous avons demandé qu’elles nous soient transmises dès que le ministère les aurait collectées. Sur les classes passerelles, la DGESCO ne possède pas non plus d’informations particulières.

Les horaires

A nos interrogations sur l’accompagnement personnalisé, il nous a été répondu que plusieurs réunions avec l’Inspection Générale et les IEN, s’étaient tenues pour impulser cette « innovation » des bac pro 3 ans , des outils seraient mis en place sur les sites. La DGESCO a reconnu la diversité des situations concernant la mise en place de ces heures. Elle a dit que la recommandation ministérielle était de les attribuer dans l’enveloppe DHG et non pas en HSE.
Nous avons interpellé la DGESCO sur la contradiction que représentait la dotation horaire trisannuelle, avec des programmes d’enseignement général définis par année (seconde, première, terminale). Les responsables découvraient le problème ! En plus, la certification du BEP se fait, par exemple, en mathématiques dès la classe de seconde. Comment la réaliser si les heures ne sont pas clairement définies sur la classe de seconde ?

Les périodes de formation en milieu professionnel

Nous avons fait remonter également la revendication, adoptée au CNU, sur la durée des périodes de formation en entreprise, soit 12 semaines. Nous avons fait état des difficultés importantes, surtout dans la conjoncture économique actuelle, de trouver en nombre des entreprises capables d’offrir des places pour nos élèves, dans le respect des obligations pédagogiques. Pour certaines filières, comme la chimie, se pose le problème des dispositions légales (pas de stagiaires avant 18 ans !) Comment faire avec des élèves de Bac pro qui pour certains, ont à peine 16 ans ? Grand embarras de nos interlocuteurs qui ont dit être conscients des difficultés et chercher rapidement des solutions ! Lorsque l’on dit qu’il y a eu précipitation !

Les certifications, l’épreuve de contrôle

Lors de la rencontre avec le cabinet du ministre en octobre, le conseiller social, M. Allal, nous avait assuré qu’une concertation allait venir, aussi bien sur le CCF que sur l’épreuve de rattrapage du Bac pro. Pour l’instant rien ne se dessine, aucun calendrier n’a été arrêté.
Nous avons dit clairement notre fort mécontentement concernant les modalités de cette épreuve et les risques importants de dévalorisation de l’enseignement général. L’Inspection générale se penche sur le problème ! Mais les délais légaux d’adoption des dispositions réglementaires nous font craindre que le ministère ne joue la montre pour finalement laisser l’épreuve 2010 se dérouler dans des conditions identiques à celles de 2009. Nous avons décidé d’interpeller le Ministre sur cette question, vous pouvez en faire autant vis-à -vis des corps d’inspection académique.