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La politique du gouvernement allume des incendies

Communiqués de RESF et du 9e collectif des sans-papiers

lundi 4 août 2008

La politique du gouvernement allume des incendies

Communiqué de RESF

Après Vincennes, le Mesnil-Amelot : les détenus n’en peuvent plus d’être enfermés dans la peur permanente de l’expulsion, durement réprimés dès qu’ils font valoir leurs droits élémentaires.

Des personnes et des collectifs divers, des associations reconnues se font l’écho du désarroi profond confinant au désespoir des étrangers prisonniers pour défaut de papiers. Ils essayent de faire connaà®tre leur voix à l’extérieur et de leur transmettre en retour une solidarité humaine fondamentale.

Tous ceux qui luttent au quotidien contre le déchirement des familles, la destruction des individus par un retour brutal et proprement invivable se situent loin des polémiques de politiciens qui, au mépris de toute humanité, agitent la peur des étranger et de ceux qui les soutiennent. Même si, l’actualité l’a montré, dans les écoles, les quartiers et les entreprises, la solidarité l’emporte souvent sur la xénophobie.

Cette solidarité, nous l’affirmons avec les détenus et tous ceux qui les aident, contre ceux qui provoquent drames et révoltes, contre les incendiaires au pouvoir.



Communiqué du 9e collectif des sans-papiers

Depuis les évènements de Vincennes, survenus le 22 Juin 2008, et qui ont
vu le centre de rétention totalement rasé par un incendie, fait unique
dans les annales, la situation des « détenus » sans-papiers dans les
centres ne s’est pas améliorée.

En témoignent, dans de multiples centres, des grèves de la faim, des
tentatives de suicide, le recours à des calmants (et même traitements plus
forts) pour supporter l’enfermement et l’attente que le couperet tombe :
l’expulsion après avoir passé et travaillé parfois 10, 15, 20 ans en
France.

De façon tout aussi dramatique, et en écho à l’événement cité, on constate
le départ de feu dans plusieurs centres : ainsi le 20 Juillet 2008, un
incendie s’est déclaré dans le centre de rétention de Nantes ; tandis que
le 3 aoà »t, c’est au centre de rétention de Mesnil Amelot qu’un incendie se
déclarait une fois encore. Ceux-ci ont été pour ces fois là très vite
maà®trisés, en même temps que la répression envers les détenus sans-papiers
a fait rage : gazage, tabassage.

Les gestes et formes extrêmes de revendication et de luttes auxquels
peuvent avoir recours les personnes sans-papiers, au péril de leur
existence propre, attestent de la dureté, de l’inhumanité et de l’iniquité
des politiques publiques en matière d’immigration, ainsi que du désespoir
qu’elles engendrent sur les personnes ciblées.

La France se doit de définir et de conduire immédiatement une autre
politique d’immigration, à même de répondre aux défis du monde
contemporain, et respectueuses des valeurs et des droits qui furent jadis
les siennes.

Nous exigeons la libération immédiate des personnes détenues dans les
centres de rétention et la fermeture de ceux-ci.

Nous exigeons la régularisation immédiate de l’ensemble des personnes
sans-papiers afin que celles-ci puissent, au grand jour, vivre dignement,
et continuer à contribuer au développement culturel et économique de ce
pays.