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Conditions de travail

Rentrée morose chez les enseignants remplaçants

Un article du Parisien (édition du 94) daté du 2 septembre 2009

mercredi 2 septembre 2009

Premier jour de classe, première manifestation. A l’appel du syndicat CGT-Educ’action, les personnels précaires et enseignants remplaçants de l’académie de Créteil doivent se rassembler aujourd’hui à 14 heures devant le rectorat.

Objectif : "Faire remonter les premiers problèmes et demander la titularisation de tous les contractuels, explique Matthieu Brabant, secrétaire académique de la CGT.

Parmi leurs revendications, les manifestants devraient pointer le mal-être croissant des professeurs remplaçants dans les écoles, collèges et lycées de l’académie. "Ils sont pressurés, affirme Jean-Michel Gouézou, secrétaire départemental du SNES dans le Val-de-Marne. Ils sont parfois sur cinq ou bien sur deux établissements éloignés. Les conditions de travail se dégradent."

Une évolution que David Rossignol jure expérimenter au jour le jour. Débarquer il y a quatre ans dans l’académie, ce professeur de lettres en lycée a commencé... en BEP.
" Or, je ne connaissais rien au programme de ces filières, très différents des classes générales, raconte-t-il. Il y a deux ans, j’ai passé cinq mois sans être appelé sur un poste. Et l’an dernier, j’avais quatre heures de transport pour me rendre de Paris sur mon lieu d’affectation, à Mouroux, tout à l’est de la Seine-et-Marne." Et le professeur de conclure : "On est traités comme des bouches-trous."

Au rectorat, on souligne à l’inverse les efforts entrepris pour rationaliser la gestion des absences des titulaires. " Nous ne sommes pas économes sur les moyens dans ce domaine, réagissait hier Jean-Michel Blanquer, recteur de l’académie de Créteil. Les effectifs en la matière sont sensiblement égaux sur les deux dernières années. Nous ne voulons pas nous accommoder de l’absentéisme devant les élèves."

Mais, dans le primaire notamment, les cas de classes orphelines restent nombreux, même dans les premières semaines de la rentrée. "La tension est vive parmi les collègues qui ont dà » garder des élèves d’un autre niveau au fond de leur classe pendant plusieurs jours, mais aussi parmi les parents, chaffés à blanc, raconte Clothilde Bouatba." Cette institutrice remplaçante de Seine-et-Marne, encarté au syndicat Snuipp, estime finalement avoir le beau rôle : celui du professionnel accueilli à chaque remplacement à bras ouvert. "Comme le Messie !".


Christel Brigaudeau