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Pour la CGT-Educ’action, Sarkozy ne se rend pas compte de la gravité de la crise

Communiqué de la CGT-Educ’action Créteil

vendredi 24 octobre 2008

La manifestation nationale du 19 octobre 2008 suscite décidément au gouvernement de nombreuses réactions, preuve qu’elle a marqué les esprits...

Sarkozy, suivant en cela le chemin tracé par son ministre Darcos qui a demandé dès le 19 octobre aux enseignants d’être "raisonnables", a déclaré jeudi 23 octobre que les enseignants "ne se rendaient pas compte de la gravité de la crise".
"J’ai grand respect pour la démocratie, j’ai grand respect pour le droit de manifester, mais quand j’entends les slogans de manifestations de ces derniers jours d’une petite partie de la Fonction publique d’Etat, je me demande s’ils se rendent compte de la gravité de la crise".
"Que des gens viennent de bonne foi nous demander en réponse à la crise d’embaucher davantage de fonctionnaires et davantage d’emplois publics, je me demande s’ils ont bien compris dans quel monde nous vivons".

Sarkozy et son gouvernement ne se rendent pas compte de la crise qui touche le capitalisme et des conséquences désastreuses pour la population des légèretés des marchés financiers. (Ils ne rendent pas compte non plus que 80.000 personnes dans la rue ce n’est pas une "petite partie de la Fonction Publique" mais chut, ne dà®tes rien).

Par contre, il est "raisonnable" pour le gouvernement de faire jouer la solidarité de l’Etat pour débloquer des centaines de milliards pour sauver nos amis les banquiers. L’Etat n’est plus dans la faillite annoncée il y a quelques mois par Fillon, l’Etat nationalise les banques mais privatise les Services publics. L’Etat a les moyens financiers pour se mobiliser pour ses amis les spéculateurs, mais pas assez pour la Sécurité Sociale, l’Ecole, les Hôpitaux publics, les salariés, les chômeurs...

Non, monsieur Sarkozy, nous ne prenons pas cette crise à la légère. Nous savons et nous avons toujours dit que cette crise n’est pas celle d’un capitalisme devenu fou, nous savons qu’il s’agit du capitalisme, c’est tout. Faire de l’argent sur de l’argent, rentabilité immédiate, au détriment des plus pauvres et des plus fragiles.

Monsieur Sarkozy, est-ce raisonnable de faire payer aux salariés, aux chômeurs, aux précaires, aux retraités, et aux Services publics (ce qu’il en reste et qui doivent protéger la population), la folie de quelques-uns ?

Le « plan de sauvetage » que vous annoncez renforce la logique des marchés financiers, car pour garantir les opérations interbancaires et accroitre le fonds propres des institutions financières, l’Etat va faire appel à ces mêmes marchés !

Votre plan ne traite pas les vrais problèmes économiques et sociaux. Il risque même de réduire les possibilités d’intervention de l’Etat dans un contexte o๠l’activité économique s’affaiblit et les plans de licenciement se multiplient.

La CGT réaffirme que la crise financière actuelle résulte d’une profonde récession sociale qui dure déjà de nombreuses années. Pour en sortir, il faut surtout promouvoir l’investissement productif et l’emploi qualifié, stable et bien rémunéré.

Votre seule réponse est la rigueur et le mépris.

Pour la CGT-Educ’action, il n’est pas question d’unité nationale pour défendre le capitalisme. Pour la CGT-Educ’action, l’unité nationale doit permettre le développement des services publics pour aider et protéger celles et ceux qui subissent injustement le capitalisme.

Alors, oui monsieur Sarkozy, nous sommes raisonnable de revendiquer des moyens pour l’école, de revendiquer plus d’enseignants et de revendiquer des augmentations de salaires pour tous, y compris pour les enseignants.

La Courneuve, le 23 octobre 2008