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« Panique au-x ministère-s » ?

Déclaration de la CGT et de la CGT-Educ’action préalable au Conseil supérieur de l’Éducation du 14 mai 2009

mardi 19 mai 2009

Entre pièce de boulevard«  [1] et tragédie…, les duettistes Xavier Darcos et Valérie Pécresse, à défaut de vaincre sans péril, voudraient triompher non sans gloire, mais pas sans ridicule !

Fallait-il attendre 14 semaines de mouvement pour débloquer le dossier de la formation des maà®tres ? Fallait-il encore, en début de semaine, dénoncer comme Xavier Darcos le complot trotskiste et menacer : « il n’y aura pas de diplôme, il n’y aura pas de licence ès-grève, de mastère en pétition ou de doctorat en blocage. Donc, on ne donnera pas de diplôme à ceux qui auront fait en sorte que les universités ne fonctionnent pas ».
Le ministre semble confondre mobilisation sociale et punition collective, diplôme universitaire et certificat de bonne conduite pour, ensuite, annoncer mercredi, en catimini, qu’il y aura équivalence entre l’inscription à l’IUFM et un master 1, et qu’enfin la seconde année, après le concours, ouvrira droit à une année de fonctionnaire stagiaire sans master préalable, ce que demandait (entre autres) la CGT.

Que de temps perdu pour de petits calculs politiciens pour essayer de nous rejouer pour les prochaines élections… la Chambre bleu horizon (nouvelle couleur de l’Europe ?), les élections de juin 68 contre la révolution de mai 68, la peur du rouge et du désordre, avec des airs de « la réforme oui, la chienlit non »... Ce n’est pas être particulièrement désobligeant que de penser que Nicolas Sarkozy n’est pas la dimension de Charles Gaulle et que Xavier Darcos ne sort pas grandi de la comparaison avec Edgar Faure !

Aujourd’hui l’urgence dans les universités, c’est de valider le second semestre et le gouvernement porte l’entière responsabilité de la situation sur les campus. Comme le rappelle l’appel de l’intersyndical supérieur recherche CGT, FSU, UNEF, SLU, SLR :

« La mobilisation particulièrement forte et unitaire dans les universités exige des réponses. La stigmatisation, la dramatisation et les provocations verbales sont de nature à renforcer l’incompréhension et l’exaspération au sein des universités. Le gouvernement doit trouver le chemin du dialogue au lieu de jeter de l’huile sur le feu. C’est à lui, en satisfaisant les revendications, de créer les conditions qui permettent aux étudiants de valider leur année ».

A la CGT, nous aussi nous condamnons avec la plus grande vigueur le blocage des notes, inadmissible, irresponsable, inconséquent, irrespectueux du travail fourni,… blocage des notes [2] de la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance), par le ministre en personne. Cette forme de rétorsion sur l’information statistique montre à quel point les politiques sont en mal de rendre des comptes, dans le cadre du CSE mais plus largement à la communauté éducative.

Nous ne manquerons pas de demander à Xavier Darcos et Valérie Pécresse (ou à leurs successeurs…) ainsi qu’à l’ensemble du gouvernement, des explications de fond et surtout de moyens en matière d’emplois, le 26 mai et le 13 juin. C’est notre manière, unitaire, de défendre un droit à l’éducation et un droit au travail contre la crise sociale et le mépris gouvernemental.


[1Panique au Ministère », avec Amanda Lear et Natacha Amal, Théà¢tre de la Porte Saint Martin, Paris

[2L’Expansion, mai 2009, sont sous embargo : les réseaux ambitions réussite 2006-2007, les élèves du premier degré à la rentrée 2008, les sorties sans niveau de qualification reconnu, les départs en retraite des personnels de l’Education de 2000 à 2007…