L’objectif du gouvernement est de « rationaliser » la formation des enseignant-e-s en distinguant nettement l’admissibilité (en L3) de l’admission (deux ans plus tard).
Le gouvernement prévoit le statut de contractuel pour les étudiants admissibles ce qui risque fort de fragiliser un travail collectif nécessaire qui ne peut que s’inscrire dans la durée. Cela répondrait aussi à l’annonce faite du gouvernement de réduire le nombre de fonctionnaires de 50 000 en s’attaquant au statut des enseignant-e-s stagiaires. Ce statut de contractuel-le s’accompagne d’une rémunération à hauteur de 450 euros pour un tiers-temps face à élèves en M1 et de 900 euros pour un mi-temps en M2 (contre environ 1400 euros actuellement).
La CGT Educ’Action Créteil revendique un concours en fin de licence pour permettre aux enseignant-e-s stagiaires un processus de formation progressif sur deux ans. Mais le statut de fonctionnaire stagiaire reste une protection pour les conditions de travail des collègues et d’apprentissage des élèves.
Ainsi ne réaliser l’admission au concours qu’à l’issu du master dégrade le statut et la rémunération des futurs enseignant-e-s.
De plus ce statut de contractuel obligerait les stagiaires à trouver un poste auprès des chefs d’établissement renforçant de fait leur pouvoir et leur contrôle sur les enseignants. Ce pouvoir accru des chefs d’établissements fait également parti des ambitions du ministre de l’Éducation Nationale : désormais ils participent à la note d’inspection des professeurs. Ces nouvelles compétences ont pour conséquences de creuser les inégalités entre les établissements et d’augmenter la pression sur le corps enseignant ; et donc de dégrader les conditions de travail du personnel dans les établissements.
La réforme des ESPE voulu par le ministre pour la rentrée 2019 ne cesse d’inquiéter les différents acteurs de l’éducation nationale (syndicats, professeur-e-s, étudiant-e-s …) qui n’ont pas été concertés pour cette nouvelle réforme.
Vendredi 7 septembre, à l’appel du collectif de mobilisation de l’ESPE de Paris, et avec le soutien de la CGT, de la FSU, de FO et de Solidaires, l’Assemblée Générale des formateurs et usagers des ESPE d’à®le de France appelle à construire la mobilisation dans les ESPE et à participer massivement à la manifestation du 9 octobre.