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Financement des retraites : Les impasses de l’allongement de la durée de cotisation et du recul de l’à¢ge de la retraite

Communiqué de la CGT

mercredi 12 mai 2010

En complément au 8e rapport « Retraites : perspectives actualisées à moyen et long terme en vue du rendez-vous de 2010 », le secrétariat général du COR vient de rendre public un certain nombre de données sur le financement des retraites ainsi que le chiffrage des « variantes d’à¢ge et de durée d’activité », demandées par le Medef. Ces données sont établies sous la seule responsabilité du secrétariat du COR. Elles n’engagent donc pas le Conseil.

Le choix de ces « variantes » avait attiré de très sévères critiques de la part d’une grande partie des membres du Conseil. Les représentants de la CGT qui avaient refusé de les avaliser, avaient demandé qu’elles soient clairement disjointes du rapport.

Ces « variantes » sont établies sur la base du « scénario B » du rapport, qui reprend l’hypothèse pessimiste d’une stabilisation du taux de chômage à 4,5% en 2024 seulement, au lieu de 2015 dans le scénario A, et d’une productivité moindre (+1,5% par an au lieu de 1,8%).

Sans surprise, l’hypothèse d’allongement de la durée de cotisation à 43,5 annuités associée au recul de l’à¢ge de la retraite (63 ans au lieu de 60 pour l’à¢ge d’ouverture du droit ; 68 ans au lieu de 65 pour une retraite à taux plein) réduit le besoin de financement de la CNAV. de 50% en 2030 mais seulement de 36% en 2050. Il faudrait passer à 65 et 70 ans pour réduire les besoins de financement de 60% en 2050.

Pour la fonction publique les gains sont très réduits , entre 11% et 15% suivant les hypothèses. Des résultats limités pour un coà »t social exorbitant !

Ces projections, inacceptables quant à leurs conséquences sociales, ne se fondent pas sur des données incontestables. La note elle-même souligne qu’il n’est pas possible de modéliser les conséquences sur le taux d’activité et l’à¢ge de cessation d’activité, d’un passage de l’à¢ge d’ouverture du droit à la retraite de 60 à 63 ans, situation qui ne s’est historiquement jamais produite.

L’amélioration du besoin de financement des retraites mis en évidence est dès lors largement surestimée. Outre l’effet restrictif sur l’embauche des jeunes, le recul de l’à¢ge du doit au départ à la retraite fera basculer nombre de salariés à¢gés dans des dispositifs d’assistance : La baisse du déficit des retraites serait transférée sur l’assurance chômage ou sur le RSA. Une partie des salariés à¢gés se retrouverait au dessous du seuil de pauvreté. La pénibilité serait aggravée. Cette orientation ressemble à la politique du sapeur Camember qui, pour boucher un trou, en creusait un autre.

Ces orientations sont inacceptables. Il faut s’attaquer à la question de la répartition des richesses. La démonstration est faite que sans une nouvelle politique de l’emploi et du travail, l’équilibre financier des retraites est impossible. Par ailleurs la nécessité de dégager des ressources nouvelles en mettant à contribution les revenus financiers est incontournable.

Montreuil le 11 mai 2010