Accueil > Actualité > En CLAIR : danger pour l’éducation !

Actualité

En CLAIR : danger pour l’éducation !

Tract de la section CGT du LP Gabriel Péri à Champigny

mardi 21 septembre 2010

Pour répondre à nos revendications afin de lutter contre la violence, le rectorat nous impose l’expérimentation CLAIR, malgré notre désaccord. Jusqu’à présent le projet restait vague et mal défini, mais le texte posant les bases est paru cet été au BO du 22 juillet. Le projet va au-delà de nos craintes, remettant totalement en cause le Service Public national d’éducation. Largement inspiré du rapport Pochard et des systèmes anglo-saxons (dont on connaà®t la mauvaise qualité de l’enseignement public), il n’est qu’un préambule vers une privatisation du système scolaire français.

Chef d’établissement ou chef d’entreprise ?

Les pleins pouvoirs sont donnés aux Chefs d’établissement, non seulement en matière pédagogique (fin de l’éducation identique pour tous, déjà mis à mal avec les CCF) qu’en matière de recrutement.

- Recrutement

« Les enseignants et personnels d’éducation volontaire de l’Académie feront acte auprès des chefs des établissements concernés. »
C’est la fin des mutations actuelles et du rôle des CAPA qui permettait un traitement juste et équitable. Les personnels s’engagent pour 5 ans renouvelables, mais pas l’établissement qui peut y mettre fin avant la date.

Quant aux équipes en place qui ne se retrouvent pas dans CLAIR : « les personnels enseignants, d’éducation, administratifs, sociaux et de santé qui n’adhèrent pas au nouveau projet seront encouragés à rechercher une affectation plus conforme à leurs souhaits. »

- Contractuels

Contrairement à ce qui est avancé par les défenseurs du projet, les emplois des contractuels ne seront pas pérennisés, bien au contraire : pas de signature de CDI prévue, impossibilité légale de signer un CDD de plus de 18 mois et surtout pas de titularisation. Plus que jamais les emplois seront précaires et les personnels à la merci du seul chef d’établissement.

- Politique du résultat

À l’instar d’autre corps de fonctionnaires, dont la police (on en voit l’efficacité), les personnels du dispositif devront répondre à une mission précise et obtenir des résultats sous 3 ans. « À l’issue de la période considérée, l’engagement contractuel peut être reconduit. » Et si vous n’avez pas obtenu les résultats escomptés ? Au revoir.

Qui fixe ces missions ? Une fois de plus, le chef d’établissement. Les rapports direction/personnel vont être bouleversés.

- Carrière

Il va de soi que tout avancement sera dépendant des résultats obtenus : « Les résultats obtenus seront pris en compte dans l’évaluation des enseignants. »

Le rôle des CAPA est à nouveau remis en question, et donc l’égalité des avancements avec les mêmes règles pour tous. Le rôle des inspecteurs n’est pas défini, laissant ainsi le pouvoir de décision au chef d’établissement.

Et les contractuels ? Encore une fois beaucoup de belles paroles mais rien de précis : « des contractuels qu’il conviendra de fidéliser par une meilleure prise en compte de l’expérience, un suivi par les corps d’inspection ou des formations facilitant leur accès aux concours. »

- Rémunération.

Une rémunération complémentaire est prévue, mais elle remplacera la prime ZEP. Aucune information sur l’ASA.

Sécurité
En principe l’un des principaux axes de CLAIR, pourtant rien de neuf : lien avec la police, diagnostique de sà »reté, intervention prioritaire des équipes mobiles de sà »reté.

Vie scolaire

Autre point important pour nous, au cœur de nos revendications au rectorat l’année dernière. Nous demandions des Assed supplémentaires et formés, ainsi qu’une assistante sociale à temps plein. On nous répond préfet des études, et pour les classes de seconde uniquement.

Mais à quoi sert ce préfet des études ? À tout. Il assiste le chef d’établissement, il coordonne et anime le travail pédagogique et éducatif des équipes, il organise la vie scolaire. Mais est-il là pour les élèves ou pour le personnel ?...

Qui est-il ? On pouvait espérer du personnel en plus, compétent et formé. Mais les 32000 suppressions de postes en deux ans ne le permettent pas. Ce sera donc « Un enseignant dont le service est défini en fonction des missions et des responsabilités qui lui sont confiées par le chef d’établissement ; il peut notamment enseigner dans une classe du niveau suivi dont il est le professeur principal [...] ou, le cas échéant, des conseiller(s) principal(aux) d’éducation de l’établissement. »

Ce projet est donc en tout point dangereux :

• pour nous, personnels, car il remet en question notre statut et notre mission de service public,

• pour les élèves, car l’autonomie des établissements va créer de fait une différence énorme entre les établissements et accentuer la ghettoà¯sation de certains d’entre eux,

• car il ne répond pas aux problèmes que nous rencontrons tous les jours et que nous avions soulevé l’année dernière.

Nous recommençons une année dans les mêmes conditions de travail déplorables. Nous devons réagir rapidement.