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Après plusieurs jours de grève, gain de cause au lycée Sabatier !

mardi 10 février 2009

Communiqué du 9 février

10 classes supprimées, 26 postes en moins pour les deux prochaines rentrées. L’avenir au lycée Sabatier de Bobigny semblait morne...
Après cinq jours de grève, les enseignants ont cependant obtenu gain de cause.

Au matin du 9 février 2009, le personnel du lycée Sabatier de Bobigny a eu connaissance d’une nouvelle structure pédagogique pour la rentrée 2009, confirmant le maintien d’une troisième classe de Coiffure (à 12, sans doute) et du CAP Coiffure 1 an à 12. Un certain nombre d’enseignants a tout de même décidé de se rendre au Rectorat afin de demander des explications, en particulier sur la demi-classe d’APR que Madame la Proviseure annonçait comme supprimée.

Deux professeurs ont été reçus par le directeur du cabinet du Recteur qui ne leur a accordé que quelques minutes. Il leur a affirmé que, finalement, aucune classe ne serait supprimée à la rentrée prochaine. Ne maà®trisant pas totalement les détails du dossier, il n’a pas su leur dire si s’instaurerait l’an prochain, en section APR (Restauration), un système de roulement (une année à 2 classes, une année à 3 classes) ou si la demi-classe serait préservée.

Le directeur du cabinet du Recteur s’est surtout étonné de la mobilisation du personnel enseignant du lycée Sabatier. En effet, d’après lui, ces suppressions de classes n’avaient jamais été envisagées et n’auraient jamais été confirmées. Il s’agissait d’une regrettable erreur de communication et les enseignants auraient du en être informés par Mme la Proviseure. Le fait que le personnel du lycée ait du attendre 15 jours pour que cette erreur soit rectifiée ne l’a pas étonné. D’après lui, les suppressions et créations de classe se décident jusqu’au mois de mai. A cette date, le TRMD (Tableau Récapitulatif des Moyens par Discipline) sera pourtant remonté (le nombre de postes supprimés ou affectés sera donc fixé) et le mouvement intra-académique sera bien avancé (les mesures de carte scolaire seront donc entérinées) mais cela ne semblait pas le désarçonner.

Etonnante réponse : le directeur du cabinet, M. Petrynka, a donc préféré défendre avec force l’incompétence des services du Rectorat plutôt que de reconnaà®tre avoir essayé de faire participer le lycée Sabatier à la politique actuelle de massive suppression de postes."
Après 3 jours de grève, le lycée Sabatier continue l’action : 10 classes supprimées pour les deux prochaines années ou premier recul du rectorat ?


courrier du 6 février 2009

Monsieur le Recteur,

Nous venons de recevoir la nouvelle structure pédagogique prévue pour septembre 2009 : le maintien des 2 classes de BEP Carrières Sanitaires et Sociales et la création d’une Terminale Optique. Nous sommes cependant étonnés que la classe de 2de CAP Coiffure ne soit pas maintenue comme il était convenu hier avec Mme Debuchy. Nous vous rappelons que si le maintien de la structure de l’an passé n’est pas choisi en Coiffure, nous souhaiterions une structure composée de 2 CAP Coiffure en 2 ans à 24, 1 CAP Coiffure 1 an à 24 et deux MC à 12 (une MC Coloriste-Permanentiste et une MC Styliste-Visagiste). En effet, les élèves qui sortent chaque année de CAP Coiffure sont nombreuses à souhaiter continuer leurs études ; l’an passé, elles étaient plus d’une trentaine à demander une place en MC. _ Nous sommes aussi très surpris qu’aucune indication ne nous soit donnée concernant la suppression d’une classe d’APR. Nous vous rappelons notre souhait que soient maintenues les deux classes à 20 et la demi-classe de 10 pour l’an prochain et non pas que soit installé le système de roulement que vous prévoyez. En effet, il y a une réelle demande chaque année et pas tous les deux ans.

Nous attendons confirmation de votre part sur ces points et resterons mobilisés jusqu’à l’obtention d’informations écrites quant au maintien de toutes les classes au sein de notre établissement à la rentrée 2009. Nous vous rappelons que nous sommes toujours dans l’attente d’une audience avec vous et que nous souhaiterions être reçus en même temps que notre Proviseure lundi 9 février au matin.

Dans l’attente d’une réponse, nous vous prions de croire, Monsieur, en notre attachement au service public de l’Éducation Nationale.

Les enseignants du Lycée André Sabatier

Le 6 février



Communiqué des personnels du 5 février

Ce matin, les enseignants du lycée Sabatier se sont réunis en salle des professeurs et ont voté de nouveau la grève. Les élèves du lycée s’étant réunis devant l’établissement, la direction a décidé de ne pas ouvrir les portes à 8 heures mais à 9 heures. Les enseignants se sont ensuite rendus, accompagnés d’élèves, vers l’Inspection Académique de Bobigny ; le cortège, calme et coordonné, était composé de 100 personnes. Quatre élèves et quatre enseignants ont été reçus par Mme DEBUCHY, Inspectrice adjointe Académique de Bobigny ; de nombreuses promesses leur ont été faà®tes. Il a été affirmé que 3 des 6 classes supprimées à la rentrée 2009 seraient maintenues. Cette décision aurait été prise depuis vendredi dernier : les classes de secondes BEP Carrières Sanitaires et Sociales seraient maintenues ainsi que la troisième 2de CAP Coiffure. Les informations sur le maintien de la classe de BEP Optique en 1 an sont restées en revanche très floues. Concernant la troisième 2de CAP APR, classe qui accueille des élèves en situation de handicap ou en grande difficulté scolaire, il a été proposé une suppression au profit d’un dispositif sur deux ans assez confus ; les enseignants auraient souhaité son maintien pour la rentrée prochaine, pour douze élèves. Mme DEBUCHY s’est engagée à demander au Rectorat de faire parvenir aux enseignants par télécopie dès aujourd’hui la nouvelle structure ; en effet, ces promesses sont faà®tes depuis une dizaine de jours sans qu’elles aient été confirmées officiellement.

Les enseignants attendent confirmation de la part du Recteur sur ces points et resteront mobilisés jusqu’à l’obtention d’informations écrites quant au maintien de toutes les classes au sein de leur établissement à la rentrée 2009.

Les enseignants du Lycée André Sabatier


Article du 4 février

Les enseignants du L.P. Sabatier de Bobigny étaient assez confiants en décembre concernant la rentrée 2009 : Mme la Proviseure leur avait assuré qu’elle ne demanderait aucune suppression de classe, exceptée la remontée d’une classe supprimée l’an passé. M. l’Inspecteur d’Académie leur avait assuré que leur « établissement d’exception » était « plein d’avenir », étant donné les sections rares qu’il proposait (notamment esthétique, coiffure et optique) et le travail que les enseignants effectuaient à l’égard des élèves en situation de handicap (UPI, PPS et consorts sans cesse, plus nombreux, dans des structures peu adaptées, devant des enseignants pas formés…).
Les enseignants étaient assez méfiants début janvier : Mme la Proviseure les avait informés qu’elle avait demandé, finalement, la suppression d’une classe.

Les enseignants ont tout de même été surpris : Mme la Proviseure leur a annoncé le 26 janvier la suppression future de 10 classes (6 pour 2009 et au moins 4 pour 2010), dont toute une section de BEP Carrières Sanitaires et Sociales, sans compter la mise en place du Bac Pro 3 ans en esthétique. Les enseignants ont été encore plus surpris de se rendre compte qu’il s’agissait de la réponse rectorale d’une demande du chef établissement. D’après Mme la Proviseure, il s’agirait d’une erreur de communication entre le lycée et le Rectorat, sans qu’elle puisse cependant assurer qu’elle sera rectifiée…
Toujours est-il que Mme la Proviseure a très bien su expliquer aux enseignants du lycée Sabatier les causes de telles suppressions. Il semblerait que les BEP Carrières Sanitaires et Sociales sont assez nombreux dans le département pour que celui-ci s’en passe à Bobigny. Cet argument est inexact étant donné qu’après renseignement, nous nous sommes rendus compte qu’aucune classe n’était créée dans le département ; au contraire, on en supprime à Drancy et à Livry-Gargan, ce qui paraà®t très étonnant étant donné que ces classes sont demandées par les élèves et permettent une continuation d’études dans un secteur professionnel en besoin. Le contour du lycée des métiers se dessine de plus en plus à Sabatier… Les enseignants ne sont pas dupes !

Il semblerait aussi qu’un projet de rénovation concerne l’établissement – des architectes ont été invités ! – et qu’il serait opportun de le vider d’un peu de ses élèves… Il semblerait que les classes à effectif réduit manquent de dynamisme et méritent, pour cela, d’être supprimées… Et le fait que ces classes répondent à des exigences liées à la mission d’insertion du lycée professionnel et des établissements classés zones sensibles ne semble pas convaincre…
Une suppression de 6 classes pour l’an prochain, cela veut dire qu’il sera refusé à plus d’une centaine d’élèves de l’Académie de Créteil une formation en optique, en esthétique, en coiffure, en restauration ou en carrières sanitaires et sociales, sections très demandées.
Les jours passent ; la rétention d’information persiste. A deux semaines des vacances de février, les enseignants sont donc dans le plus profond désarroi, ne sachant qui croire et ne disposant toujours pas d’une idée exacte de la structure pédagogique pour la rentrée 2009 – 17 postes seraient supprimés à la rentrée prochaine. Plusieurs d’entre eux se demandent s’ils auront la chance de bénéficier d’une mesure de carte scolaire… D’autres, les contractuels (certains sont présents dans l’établissement depuis 10 ans), commencent à se rendre compte qu’il leur faudra bientôt imaginer une reconversion professionnelle étant donné qu’ils risquent de se retrouver au chômage l’an prochain : la plupart enseignent des matières rares qui n’existent nulle part ailleurs dans l’académie. Qui parle de sécurité de l’emploi dans l’Education Nationale ?

C’est ainsi que le 3 février 2009, les enseignants du lycée Sabatier réunis en Assemblée Générale, ont été 40 sur 45 présents à voter la grève. Ils se sont rendus au Rectorat afin d’obtenir des éclaircissements ; ils n’ont pas été reçus, sous le prétexte qu’ils n’étaient pas accompagnés de leur chef d’établissement. Ils sont déterminés à poursuivre leur mobilisation tant que leurs revendications ne seront pas entendues.