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Réforme du lycée

La CGT-Educ’action quitte les négociations

Non à une réforme destinée uniquement à faire des économies !

mercredi 24 septembre 2008

Lettre ouverte à X. Darcos
sur la réforme du lycée

Monsieur le Ministre,

Lors de la séance plénière portant sur la réforme du lycée général et technologique, organisée par M .De Gaudemar, les organisations syndicales ont porté unanimement la nécessité de revoir le calendrier des travaux.

Nous étions tous d’accord pour participer à une réflexion constructive dans un cadre d’un réel dialogue social.

Nous avons tous exprimé que cette question, cruciale pour l’avenir de notre système éducatif, ne pouvait être mené dans un délai aussi court.

Cette appréciation commune, portée par l’ensemble des organisations présentes, s’est matérialisée la semaine dernière par l’envoi d’une lettre vous demandant le report du calendrier.

Vous n’avez pas répondu à notre demande commune, bien au contraire vous communiquez dans les médias en précisant que le mot « moratoire » n’est pas dans votre vocabulaire.

La CGT Educ’action considère que cette absence de réponse est révélateur d’un dialogue social tronqué.

Réforme du lycée : le dessous des cartes

La réforme engagée de cette façon apparait de plus en plus comme une réforme structurelle, principalement destinée à faire des économies budgétaires en supplément des suppressions déjà annoncées au budget 2009.

Un tel constat a conduit notre direction nationale à tirer les conclusions qui s’imposent et à sortir de la négociation en cours.

Pour la CGT éduc’action, il est indispensable de construire une autre politique éducative.

C’est ce que les personnels et les salariés parents d’élèves exprimeront dans les manifestations du 7 octobre et du dimanche 19 octobre à Paris.

Montreuil, le 17 septembre 2008


Lettre aux organisations syndicales

Cher-e-s collègues,

Nous avons porté unanimement, lors de la séance plénière du 27 aoà »t organisée par
M. De Gaudemar et portant sur la réforme du lycée général et technologique, qu’il était nécessaire de revoir le calendrier des travaux.
Nous étions tous d’accord pour participer à une réflexion constructive dans un cadre d’un réel dialogue social.
Nous avons tous exprimé que cette question cruciale, pour l’avenir de notre système éducatif, ne pouvait être menée dans un délai aussi court.
Cette appréciation commune portée par l’ensemble des organisations présentes s’est matérialisée la semaine dernière par l’envoi d’une lettre demandant le report du calendrier.
Le ministre n’a pas répondu à notre demande commune, bien au contraire il communique dans les médias en précisant que le mot « moratoire » n’est pas dans son vocabulaire.
La CGT Educ’action considère que l’absence de réponse du ministre est inacceptable.
La réforme engagée de cette façon apparaà®t de plus en plus comme une réforme structurelle, principalement destinée à faire des économies budgétaires en supplément des suppressions déjà annoncées au budget 2009.

Réforme du lycée : le dessous des cartes

Un tel constat a conduit notre direction nationale à tirer les conclusions qui s’imposent et à sortir de la négociation en cours.
Nous proposons à l’ensemble des organisations syndicales encore engagées dans ce processus et qui souhaitent elles aussi en sortir, de bà¢tir une démarche unitaire.
Il est, pour nous, indispensable de construire ensemble les mobilisations nécessaires pour imposer une autre politique éducative, dès le 7 octobre et lors de la manifestation du 19 octobre à Paris.


Compte rendu rencontre CGT/ M De Gaudemar le mardi 16 septembre

Au cours de cette rencontre, nous avons dénoncé les 5 points suivants :

- Les suppressions massives d’emplois dans le second degré au budget 2009 et les suppressions liées à la réforme structurelle du lycée, évaluées à environ 16 à 17 000 emplois entre 2009 et 2011.

- L’absence d’un réel dialogue social permettant une véritable négociation, travail parasité par les annonces contradictoires entre le ministre et le recteur de Marseille.

- L’absence de réponse de X Darcos aux organisations syndicales unanimes demandant le report du calendrier de la réforme afin de pouvoir construire un projet sérieux et efficace dans l’intérêt des élèves..
- L’architecture du lycée tel qu’elle est envisagée en 3 blocs dont la première (tronc commun) se limiterait au socle commun dont nous avons dénoncé les insuffisances lors de sa mise en oeuvre notamment au collège, la seconde (enseignements modulaires) exclusivement constitués de modules semestriels, l’autre (activités d’accompagnement) organisant une autonomie locale accentuée, sur des missions d’aide au travail personnel ou d’orientation relevant notamment du champ professionnel des COP psy.

Réforme du lycée : le dessous des cartes


- L’absence de prise en compte en amont des discussions, des incidences importantes de la réforme sur le service, les conditions de travail des personnels et sur les conséquences en terme d’autonomie des EPLE.

La CGT éduc’action a développé son projet en particulier à propos de la classe de seconde :

- Fondé sur un élargissement du tronc commun avec l’introduction de disciplines nouvelles telles que la LV2 (prévu dans le projet gouvernemental), la SES, la philosophie, les enseignements artistiques et la culture technologique. Nous avons précisé qu’il ne s’agissait pas d’un empilement de disciplines supplémentaires, que nous étions donc prêts à rediscuter les horaires/élèves pour chaque matière du tronc commun.
Ce schéma en seconde pourrait être enrichi d’heures en demi groupe pour permettre des enseignements plus individualisés, plus pratiques...A ce titre nous pourrions discuter du modulaire.

Pour la CGT, il faut garantir la pérennité de la voie technologique, qui en l’état du projet gouvernemental actuel, est en voie de disparition, fondue dans la voie professionnelle ou réduite à de l’optionnel modulaire en seconde.

En effet, les enseignements modulaires se dessinent autour de 4 modules semestriels devant être choisis soit dans 4 grandes familles disciplinaires :
- Sciences (maths appliquées, fusion ISI/MPI...plus théoriques et donc avec moins de matériel coà »teux pour les collectivités, initiation aux sciences...)

- Sciences et société (SES, Droit...)

- Humanités/arts (enseignements artistiques, LV mortes, LV3...)

- Technologie (STI/STG)

M De Gaudemar favorise l’hypothèse d’un choix modulaire obligatoire dans 2 des 4 familles. Pour la CGT, cela recréera de facto une hiérarchisation des filières.

La CGT éduc’action a pointé plusieurs problèmes :

- Pas de remise en cause de la hiérarchie des voies et des filières, les modules ne rendront pas plus attractifs les disciplines qui ont actuellement des difficultés de recrutement : ainsi en est-il de la STI ou des disciplines littéraires.Ils permettront d’économiser des milliers de postes, soit en regroupant les matières, les élèves, les niveaux et en faisant disparaà®tre faute de volontaire ou de moyens dans les établissements, une part importante des disciplines existant aujourd’hui.

- Gaudemar a préconisé de faire des programmes des modules techno simplifiés qui nécessitent moins de matériel et moins coà »teux pour les régions ; il a envisagé que ces modules soient ouverts dans tous les lycées. Cela pose la question de l’existence de classe de 2de dans les lycées purement technologiques et peut être au-delà le lycée techno lui-même.

Réforme du lycée : le dessous des cartes

- L’introduction à côté des modules d’exploration (nouvelles disciplines n’existant pas au collège : SES ou optionnelles : latin par exemple) de modules d’approfondissement ou de diversification :

- maths par exemple permettra tout simplement d’assurer un recrutement toujours élitiste en filière Scientifique au cycle terminal
- en arts de pré orienter comme aujourd’hui dès la troisième dans les filières spécifiques.

- L’introduction dans le tronc commun d’une partie des matières organisées soit en modules disciplinaires soit en groupes de compétences (sur le modèle des LV)

- Le projet prévoit également la disparition des filières en tant que telle, fondues dans les 4 grandes familles décrites pour les modules de seconde.

- A été précisé que les élèves en seconde et ensuite en cycle terminal pourraient être admis dans la classe supérieure, sous réserve de valider des modules ( dans les matières du tronc commun comme d’exploration)l’année suivante : cet élément pose bien sà »r la question de l’organisation et de l’autonomie et n’est pas sans rappelé la construction d’une usine à gaz mais elle renvoie surtout au problème de la validation et donc de la conception de la tenue des examens, notamment de la validation du bac pour partie en CCF : la cgt a rappelé que les personnels en lycée professionnel connaissaient bien le problème et en dénonçaient l’inefficacité.

- Le modèle actuellement développé par les groupes de compétences en LV et la validation de compétences européenne en fin de cycle ( B2 pour le lycée) se cale parfaitement à ce que le ministère veut généraliser à d’ autres disciplines considérées comme transversales ( hist. géo, philo,, SVT...° : plus besoin de groupe classe, de niveaux identifiés : 2de,1re, Tale, de spécialités distinctes : L,S,ES,Techno, il suffit de concevoir des modules larges avec des progressions à valider comme dans l’enseignement universitaire.

- Les horaires lycéens seront selon ce schéma, réduits à ceux de la moyenne de l’UE, soit entre 972 à 975 heures annualisées. Si la Cgt ne milite pas pour l’augmentation du nombre d’heures de cours, nous dénonçons le fait que la simple référence à ceux qui existe en Europe soit considérée comme une norme positive sans étude réellement sérieuse de son impact en terme de qualité de formation initiale.

- La volonté de mettre en place ces modules dès 2009 avec les moyens qui n’existent pas encore :par exemple pour le module de droit envisagé, M De Gaudemar a estimé que c’était possible dès 2009, qu’ils avaient ce qu’il faut en prof de STG.

- On peut s’inquiéter aussi que les modules techno ou dits de société ne soient réduits qu’aux seules possibilités locales (en général STG) ce qui va accentuer le désaffection pour STI.

- L’EPS à priori serait dans le tronc commun, l’idée est que ce soit obligatoire pour tous. Mais, l’EPS peut très facilement se couler dans la réforme car ils travaillent déjà en groupes de compétences différentes dans l’année. Pas de réponse sur L’UNSS la réforme du lycée en cours n’exclut pas l’intérêt pour les associations sportives hors du temps scolaire… mais pas de réponse sur l’intégration dans le service des enseignants d’EPS.

- Le 3e bloc est le plus flou : accompagnement individualisé des élèves obligatoire pour tous ou aide pour les élèves en difficulté, accompagnement pour préparer leur parcours, leur orientation pour leur offrir aussi des modules pour les aider à travailler différemment ?
M De Gaudemar a bien précisé que l’Aide Individualisée ne disparaissait pas, elle était intégrée à l’accompagnement.Il n’a pas répondu sur le type de personnels qui interviendrait ;Il envisage aussi de faire des prescriptions aux établissements pour découvrir l’enseignement supérieur en laissant l’initiative aux équipes (réponse à la question de l’éloignement géographique entre le lycée et l’université) ; Il a même pris comme exemple la possibilité d’utiliser la visioconférence (sans parler bien sur du coà »t et de la maintenance de cet équipement). Pour Gaudemar l’orientation est un travail d’équipe pas uniquement réservé aux COP.Ce qui est gênant c’est l’opposition entre les élèves en difficulté et les autres dans le choix de l’accompagnement.Les élèves en difficulté ont eux aussi besoin d’être aider pour leur orientation même peut être plus que ceux dont le parcours est tout tracé.

- Il a reconnu que la réforme aurait une influence sur le service des profs. Il a fait une distinction entre le temps de l’élève et celui du prof. Le découpage en 3 blocs est celui du temps de l’élève.Il dit que les enseignants doivent conserver le contrôle du pilotage de la remédiation et peuvent s’impliquer dans l’accompagnement mais cela n’exclut pas le recours à d’autres personnels…

- Il n’y a aucune proposition sur le découpage du service prof, est annoncé par ailleurs une autre mission à venir pilotée par quelqu’un d’autre sur les missions des enseignants et donc, pour la CGT éduc’action, sur leurs temps et conditions de travail, leurs obligations statutaires.

Pour toutes ces raisons, la CGT éducation en désaccord avec le projet présenté a pris la décision de sortir du protocole des 16 points de convergence sur la réforme du lycée.