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Suppression des allocations familiales : Une mesure injuste, dangereuse et inefficace

Communiqué de la CGT

vendredi 7 mai 2010

Comme un serpent de mer, pouvoirs publics, gouvernement et une partie des parlementaires font remonter régulièrement la suppression des allocations familiales comme LA solution pour lutter contre un absentéisme scolaire qui au demeurant reste très marginal.

Les allocations familiales ne sont pas des bons points distribués aux « bons » parents. Elles sont un droit garanti au sein de notre système de la Sécurité sociale. Elles visent explicitement à la compensation des charges d’enfants pour alléger des dépenses que n’ont pas les ménages sans enfant.

Leur suppression pour motif d’entorse à l’assiduité scolaire n’apportera aucune aide dans ce domaine aux parents ni aux jeunes frappés par une telle sanction. Elle sera source au contraire d’aggravation des conditions de vie de l’ensemble de la famille. Il s’agit d’une punition au caractère archaà¯que, indigne des valeurs républicaines qui figurent en trois mots au fronton de nos mairies.

Dans une société o๠la vie devient de plus en plus dure pour un nombre toujours plus grand de familles, o๠l’avenir apparaà®t bouché, o๠le chômage et la précarité des jeunes sont galopants, la seule réponse du gouvernement et sa majorité parlementaire, est d’accentuer encore l’arsenal répressif en direction des enfants, des jeunes et leurs parents.

D’autres outils coercitifs sont en lice avec la multiplication de fichiers informatiques o๠figurent les comportements et « résultats » des enfants dès l’école maternelle, tout au long de leur scolarité et au-delà . Un nouveau fichier des enfants « décrocheurs » est en préparation. La mise en place de cette surveillance étroite des familles et leurs enfants, n’est pas suffisamment relayée, d’après le gouvernement, par les élus de tout bord, maires, conseillers généraux et inspections d’académie. Qu’à cela ne tienne, il est envisagé de faire appel aux préfets pour l’application effective des sanctions. La méfiance entretenue vis-à -vis des jeunes et leurs familles devient particulièrement malsaine. Non, les parents ne sont pas les seuls responsables du devenir de leurs enfants, un enfant vit dans une société donnée qui doit lui apporter les moyens de grandir harmonieusement dans le respect de ses besoins et de sa personnalité.

La confiance et l’accompagnement bienveillant des familles et des jeunes doivent être restaurés d’urgence. Cela passe par le retour à des conditions de vie, d’accès à l’emploi, de salaires et de droits sociaux dignes de notre époque o๠la création de richesses foisonne grà¢ce aux progrès des sciences et des techniques. Chacun-e doit en partager les fruits dès sa naissance.

Une prise en charge qualitative des enfants grà¢ce à des modes d’accueil de qualité, un système scolaire disposant de moyens matériels et d’enseignants formés et en nombre suffisant, sont les garants indispensables du bon développement des enfants. Les enfants doivent pouvoir être pris en charge après l’école dans le cadre d’activités sportives, culturelles ou de loisirs, accéder au droit à de vraies vacances, sources de découvertes et de resserrement des liens familiaux ou avec leurs pairs. Beaucoup de solutions connues existent qui placent l’enfant dans une problématique dynamique de son développement. Cela demande des moyens qui ne sont pas mis à disposition, ni des professionnels, des parents et des enfants. C’est un très mauvais pari sur l’avenir.

La CGT continuera d’œuvrer pour l’émancipation des salariés, c’est pourquoi elle se prononce contre les mesures envisagées et demande la suppression de tout l’arsenal répressif déjà en place, contraire aux règles éducatives et aux droits humains fondamentaux.


Montreuil le 6 mai 2010