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SOMMET DU G20 DES 3 ET 4 NOVEMBRE 2011 À CANNES :<P>Une grand’messe pour sacraliser la rigueur

lundi 31 octobre 2011

Les 03, et 04 novembre 2011 se tiendra à Cannes le G20 qui viendra clore une année de présidence française de la « gouvernance mondiale ». Il y a peu encore, de nombreux gouvernements espéraient que ce G20 marquerait une forme de « fin de crise ». Bien au contraire, il interviendra au plus fort d’une nouvelle étape de dégradation des indicateurs économiques et sociaux.

L’été ne fut en effet d’aucun répit pour tous ceux, travailleurs et leurs familles, qui ont été frappés par cette deuxième phase de la crise. Comme la CGT le répète depuis l’automne 2008, il ne peut y avoir de sortie de crise sans politique de relance fondée sur les salaires et l’emploi, sans activer et renforcer les systèmes de protection sociale.

Au lieu de ces choix, la plupart des gouvernements européens et l’Union Européenne elle-même, se sont engagés dans de violentes politiques de rigueur et d’austérité. Dans de nombreux pays, la facture colossale générée par le sauvetage des banques est aujourd’hui adressée aux plus fragiles et aux plus pauvres tandis que les fauteurs de crise sont largement épargnés.

Or, l’actualité récente démontre la faillite de ces choix politiques : sur fond de désarroi social, de paupérisation, de perte de confiance dans l’avenir et d’incertitudes générées par les attaques contre les systèmes de solidarité, l’économie ne peut renouer avec la croissance.

Après une légère et fragile reprise, la deuxième séquence de la crise vient ainsi sanctionner, particulièrement en Europe, les politiques suicidaires de rigueur et d’austérité, visant à réduire à marche forcée les déficits en gageant les systèmes nationaux de solidarité et en dérégulant leurs services publics. On mesure aujourd’hui les dégà¢ts sociaux de ces options.

Depuis son intervention devant la Conférence internationale du travail de l’OIT le 15 juin 2009, le président de la République française multiplie les annonces et les rencontres, fait mine d’organiser le dialogue social et la concertation sur la question de la dimension sociale de la mondialisation. Pourtant, la feuille de route sociale portée par Nicolas Sarkozy s’est considérablement réduite au fil du temps et remise en arrière-plan des questions essentielles comme la conditionnalité sociale et environnementale s’appliquant aux institutions financières internationales et aux états, la mise au pas de la finance, l’institution ou le renforcement des systèmes de protection sociale face à la crise, le caractère impératif de normes internationales du travail assorties d’un régime de sanctions, le choix de politiques de relance par le soutien à la demande …

L’explication de cet écart entre les discours et les engagements concrets réside dans le fait que Nicolas Sarkozy joue depuis deux ans deux partitions en même temps : sur la scène internationale, il tente d’apparaà®tre comme l’avocat du social et de la régulation, sur la scène nationale française, il déroule une politique qui fait de lui l’apôtre de la rigueur et de l’austérité. Le couple Sarkozy / Merckel, si prompt à défendre le « social » à l’international, est l’artisan du Pacte Euro Plus, qui sacralise la rigueur et les coupes budgétaires au plan européen.

Cette ambivalence n’échappe pas aux partenaires internationaux de la France et les rend prudents sur le fait de suivre les propositions de Sarkozy. Certains ont même tendance à adopter une position exactement symétrique : ils sont réticents à fixer des règles internationales en matière sociale ou de régulation de la finance tout en développant nationalement, à la faveur de la croissance dont ils bénéficient, d’ambitieuses politiques sociales et de soutien à la demande interne.

Sentant qu’il sera difficile de déboucher concrètement sur une déclaration sociale à Cannes les 3 et 4 novembre prochain, Nicolas Sarkozy va essayer de faire du G20 une grande messe au service de petites ambitions politiques en regard des enjeux auxquels l’Europe et le monde sont confrontés. Il faut le dire ici : le G20 s’inscrit dans une stratégie de communication mise en œuvre pour appuyer sa campagne pour l’élection présidentielle du printemps 2012.

Comme la Confédération Syndicale Internationale (CSI), la CGT est soucieuse de stabiliser une tribune syndicale au moment des G20, d’autant que, depuis sa création, le G20 n’a jamais apporté de réponse aux préoccupations sociales, donnant la priorité aux questions de libéralisation économique et financière ; comme la CSI, la CGT veut faire entendre la voix des travailleurs durement frappés par la crise à ceux qui font mine de vouloir gouverner le monde, sans oublier cependant que les droits ne s’arrêtent pas aux frontières du G20 !

C’est pourquoi : La CGT participera aux travaux du L20 (les syndicats des pays du G20) réunis à Cannes les 02 et 03 novembre 2011 pour y porter une appréciation critique du G20 sous présidence française La CGT sera présente à Nice du 1er au 04 novembre 2011 dans l’ensemble des mobilisations citoyennes qui prennent corps à l’occasion du G20, notamment au sein de la coalition G8/G20 « Les peuples d’abord, pas la finance ».