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Réforme du lycée Premier recul du gouvernement … De véritables négociations s’imposent !

lundi 15 décembre 2008

La mobilisation, des personnels et de l’ensemble des usagers de l’école, de la manifestation nationale du 19/10 à l’appel des lycéens et des étudiants, a eu raison de la mise en œuvre, dès septembre 2009, de la réforme du lycée (voie générale, technologique).

La Cgt éduc’action avait, vendredi matin, lors de son audience, attirer l’attention de X Darcos, sur les risques que prend le gouvernement à ne pas répondre à la demande d’un dialogue constructif.

Aujourd’hui, la Cgt éduc’action réitère, pour l’ensemble de la communauté scolaire l’ouverture de négociations sur l’ensemble des réformes en cours et sur les moyens budgétaires programmés.


Un premier recul est obtenu…

Depuis septembre dernier, la CGT éduc’action et l’ensemble des organisations syndicales demandaient le report du calendrier, imposé notamment par les contraintes budgétaires et la ligne politique prédéterminée, rendant impossible toute réforme constructive.

la CGT éduc’action,quant à elle,contestait, et la précipitation, et la méthode, et l’orientation du projet Darcos.

Il est désormais impératif pour le ministre de l’Education Nationale d’ouvrir de véritables négociations, sans préalable.

La méthode du protocole, sclérosant d’emblée toute réflexion de fond a vécu.

Pour la CGT éduc’action, il s’agit de revoir l’ensemble du projet, en y intégrant la mise en œuvre de la réforme de la voie professionnelle.

Ce recul en appelle d’autres !

En effet, cette réforme de la voie professionnelle imposée contre la majorité des organisations syndicales représentant les personnels (60% des électeurs) doit être profondément remaniée.

De même d’autres révisions s’imposent dans le 1er degré : mise en œuvre de la semaine des 4 jours et heures globalisées, soutien et suppression des RASED.

Pour toutes ces raisons, la CGT éduc’ation maintient son préavis de grève le jeudi 18 décembre et appelle d’ores et déjà les personnels à se retrouver dans la journée inter professionnelle de grève du jeudi 29 janvier.

L’ Ecole est un investissement indispensable, en particulier en cette période de crise économique et sociale, que doit assumer l’Etat.


Montreuil, le 15 décembre 2008


Introduction de la CGT Educ’action
lors de l’audience avec X Darcos,
le 12 décembre 2008.

Monsieur le Ministre,

Nous voulons vous entendre sur un certain nombre de sujets qui font l’actualité, le quotidien des collègues, de la maternelle à la réforme de la voie générale et technologique.

Nous vous rencontrons en période de mobilisation, à la fois des personnels et de l’ensemble des usagers de l’école : mobilisation qui, de la manifestation nationale du 19/10 à l’appel des lycéens et des étudiants le 18 décembre prochain, ne faiblit pas.

En ce qui concerne les mobilisations des jeunes, nous voudrions attirer votre attention sur les risques que prennent le gouvernement et l’institution scolaire à ne pas répondre à leur demande d’un dialogue constructif.
Aussi, ce matin, nous réitérons, pour l’ensemble de la communauté scolaire, notre demande d’ouverture de négociations sur l’ensemble des réformes en cours et sur les moyens budgétaires programmés.
Vous nous connaissez, nous sommes, avec notre confédération, une organisation responsable. Nous avons encadré les manifestations des jeunes, au printemps dernier, pour éviter accidents et dégradation de la situation sociale (un de nos collègues a même été suspendu par l’institution scolaire avant d’être rétabli dans ses droits par la justice, pour avoir voulu éviter des affrontements entre jeunes et policiers).

Le climat de ce mois de décembre est préoccupant et nous ne vivons pas en dehors du monde, ce qui se passe en Grèce nous interpelle et doit vous interpeller.

Nous vous demandons donc de bien vouloir prendre en compte la montée de la violence.

Entrons, maintenant dans le vif du sujet. Au lendemain des élections professionnelles, au cours desquelles 2/3 des personnels ont tenu à s’exprimer, les résultats de leur vote montrent leur attachement à la qualité du dialogue social, que nous pensons, pour notre part, très dégradé.
Ils ont donné leurs suffrages majoritaires aux organisations syndicales, telles que la CGT, opposées aux réformes que vous avez initiées.
Il vous faut donc en tirer les conclusions et les enseignements qui s’imposent.
Nos collègues rejettent des choix politiques qui vont à l’encontre de la qualité du service public d’éducation.
Ils rejettent les coupes budgétaires commandées par Bercy, qui n’ont aucun sens d’un point de vue pédagogique.

Pour la CGT, l’école est un investissement indispensable, en particulier en cette période de crise économique et sociale, que doit assumer l’Etat.

Patrick désiré, Luc Briatte, Catherine Perret


Compte rendu de l’audience :
1 parole ministérielle disqualifiée !

X Darcos a commencé son intervention par le mouvement lycéen, centré contre la réforme du lycée. Il a poursuivi en disant qu’à son avis la parole du ministre ne suffira pas à les calmer, toute en expliquant qu’ils avaient sà »rement mal compris.

Pour la CGT Educ’action, cette phrase résume en grande partie la teneur de la réunion, il lui a semblé que le ministre reconnaà®t, sans le dire ouvertement, que sur l’ensemble des sujets, des « 60h » dans le 1er degré aux maquettes de la future seconde ou du bac pro, sa parole est désormais disqualifiée.
Ce constat conforte l’analyse portée par la CGT Educ’action, sur les risques que prend le gouvernement à ne pas vouloir entendre la colère qui monte parmi les personnels, les jeunes et leur famille.

Plus globalement, X Darcos a insisté sur les inquiétudes de la jeunesse face à une société de plus en plus dure .
Serait-il devenu sensible enfin aux revendications de la CGT qui dénonce les saccages de la politique gouvernementale génératrice d’exclusion, de précarité et de montée des inégalités ?
Nous ne le pensons pas, mais il semble de plus en plus en difficulté pour justifier ce que lui demande Bercy.
Il campe bien sà »r sur ses positions, mais pour combien de temps encore.

Sa position sur les réformes du 1er degré ne convainc pas, sédentariser les personnels en RASED maintenir la suppression des 3000 postes, dont on ne sait pas d’ailleurs comment ils seront triés, cela n’a aucun sens ...
Pour la CGT éduc’action, les 250 000 personnels qui ont signé la pétition ont raison, il faut les entendre et revenir sur les 3000 postes et ouvrir des négociations pour améliorer leur efficacité.
Même remarque pour l’organisation des 60 H et de la semaine des 4 jours, le ministre continue de se persuader que le bilan est positif, alors que la majorité des écoles sont critiques et considèrent, comme la CGT Educ’action, que la bonne solution ce sont des maà®tres surnuméraires et une réduction significative des effectifs.

Nous avons dénoncé les incohérences des projets concernant le second degré et la formation des maà®tres.
Aucune information sur ces sujets n’a été apportée par l’institution de nature à calmer les personnels.

Nous avons dénoncé l’absence de documents fournis par l’administration lors des réunions organisées par elle : bac pro 3 ans, masterisation au CSE.
X Darcos n’a pu faire qu’amende honorable dans ce domaine et s’engager à améliorer son fonctionnement.

L’audience a duré environ 1 heure, nous avons eu le sentiment que le ministre n’est plus le véritable pilote du ministère, qu’il ne croit plus à la validité des réformes que le président et le ministère de l’économie et des finances lui demandent. Alors, faut-il tirer sur l’ambulance ?

A la CGT Educ’action, nous pensons que désormais la parole de ce ministre est disqualifiée et qu’il aura bien du mal, malgré les reculs qu’il pourrait opérer, à être suivi par les personnels et les usagers de l’Ecole.