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Réforme du bac pro en 3 ans : le constat d’échec est accablant !

mardi 17 janvier 2012

Il y a 4 ans, la CGT Educ’action refusait de signer le protocole sur la réforme du baccalauréat professionnel qui prévoyait la disparition des BEP et un cursus de baccalauréat sur 3 ans au lieu des 4 ans. La CGT en dénonçait immédiatement les dangers extrêmement importants.

La réalité de cette réforme, un temps masqué par l’effet « bourrelet », c’est à dire la présence simultanée, ces deux dernières années, d’élèves du cursus 4 ans avec des élèves du nouveau cursus 3 ans, est aujourd’hui sans appel.

Les LP, SEP de la voie professionnelle sont très gravement menacés par les suppressions de milliers de postes de PLP pour la prochaine rentrée scolaire. Au fur et à mesure de la tenue des Comités techniques Académiques, les personnels découvrent les conséquences dramatiques de cette réforme dans leur académie, dans leur département, dans leur établissement. Sur la suppression des 6 550 emplois dans le second degré, on peut prévoir qu’à lui seul, l’enseignement professionnel en supportera plus des deux tiers, cela sera près des trois quarts dans certaines académies.

Loin d’une attractivité renforcée, comme le prétendait le ministre de l’Education, nous assistons à une érosion du recrutement de la voie professionnelle à la sortie du collège.

La durée de formation ramenée à 3 ans devait permettre de diminuer le décrochage scolaire. Il n’en n’est rien, le constat est à l’opposé de ces affirmations. Par exemple, le rectorat de Versailles reconnait une perte de 1 500’élèves en cours de cursus bac pro dans cette académie, trois fois plus que les prévisions. A l’évidence certains élèves se sentent mal dans cette formation accélérée et perdent pied.

La suppression de certaines sections de CAP voulue, par les rectorats pour répondre aux exigences de réduction de l’emploi public, ne fait qu’aggraver la situation et ajoute au désarroi des élèves.

Alors que les réformes de la voie professionnelle, comme celle de la voie générale ou de la voie technologique, étaient présentées comme totalement indépendantes d’une politique de gestions des moyens, le Recteur de Versailles reconnait aujourd’hui que cela lui permet de faire des économies d’échelle !

L’inquiétude, pour les personnels de la voie professionnelle, est à son maximum. Les suppressions de postes vont d’abord se traduire par le licenciement de milliers de contractuels et de très nombreuses mesures de carte scolaire. Cette situation étant généralisée et s’accompagnant également de suppressions d’établissements dans de nombreuses académies, la réaffectation de ces collègues est extrêmement préoccupante.


La CGT Educ’action, qui a décidé lors de son conseil national d’appeler les personnels de l’Education à se mettre en grève le 31 janvier, fera tout pour que celle-ci soit massivement suivie dans l’enseignement professionnel. Cela ne sera qu’une étape supplémentaire dans le refus d’une politique de destruction de l’enseignement professionnel public sous statut scolaire. Il en faudra d’autres !


Montreuil, le 19 janvier 2012