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REUNION RECTORALE du 23 juin 2008 : BILAN BAC PRO 3 ans Rentrée 2008

mardi 1er juillet 2008

L’expérimentation est généralisée dans 75%¨des LP/SEP des lycées de l’académie :

- Moins 148 divisions de BEP et 135 ouvertures supplémentaires de BAC PRO 3 ans

- 4200 élèves en 1re année de BAC PRO 3 ans en Septembre 2008 dans 183 divisions
au lieu des 1033 élèves à la rentrée de septembre 2007 pour 48 divisions

Le recteur de l’académie de Créteil a réuni les organisations syndicales le 23 juin 2008 de 10h à 13h pour faire le point sur les BAC PRO 3 ans à la rentrée 2008.

Etaient représentées :

les organisations syndicales suivantes : CGT Educ’Action, SNUEP-FSU, SUNDEP ( privé Solidaires), SGEN-CFDT, SNLC-FO , FAEN , CNGA, SE-UNSA

pour le Rectorat : le Recteur, le DAET , le Secrétaire Général, le directeur de Cabinet du Recteur, le Doyen des IEN-ET M.FENOT , L’IEN-ET du Tertiaire Mme DUPONT.

En préalable le Recteur et le DAET ont donné les éléments chiffrés suivants :

Pour la rentrée 2008, au niveau des capacités d’accueil fin de 3e vers les LP/SEP des lycées il est prévu : 17% en 1re année de CAP, 55% en 1re année de BEP 2ans, 28% en 1re année de BAC PRO 3ans. Pour le privé , nous devons être dans les mêmes proportions a-t-il précisé.
Après avoir rappelé que l’expérimentation actuelle était positive pour le rectorat ( par exemple 71% de réussite au BAC PRO 2007 pour 220 élèves en BAC PRO 3e année soit 13 divisions avec moins d’élèves en déperdition sur 3 ans), le DAET a indiqué qu’il y avait 4 600 demandes d’élèves sortant de 3e avec un 1er vœu BAC PRO 3 ans.
Le Recteur a rappelé qu’il avait demandé l’avis express des CA des établissements qu’il a pris en compte. C’est dans ce contexte qu’il est revenu sur 40 ouvertures de divisions de bac pro 3 ans supprimant autant de BEP 2 ans 1re année. Il a même souligné que des équipes pédagogiques avaient protesté sur l’annulation de l’ouverture de BAC PRO 3 ans suite au vote défavorable du CA du Lycée.

Le recteur a ensuite sollicité l’avis des organisations syndicales

1/ Intervention de la CGT Educ’action

Nous tenons à faire un rappel depuis la lettre de cadrage du Ministre DARCOS du 29 octobre 2008 concernant sa volonté de généraliser le BAC PRO 3 ans après la 3e de collège :
A notre initiative, plusieurs actions ont eu lieu dans l’académie, actions largement intersyndicales dépassant même le cadre de l’académie.
C’est ainsi que le RECTEUR de l’académie a rencontré ensemble toutes les organisations syndicales par deux fois, le 19 décembre 2007 puis le 22 janvier 2008 indépendamment des organisations syndicales qui avaient signé le protocole de discussion le 18 décembre 2007 à savoir le SGEN –CFDT, le SNETAA, le SE-UNSA et le SNALC. Il reste à préciser que le SGEN-CFDT de l’académie de Créteil exprimait officiellement son désaccord sur ce protocole de discussion visant à généraliser le BAC PRO 3 ans.
Il est à remarquer qu’au final seuls le SGEN-CFDT et le SNETAA au titre des personnels enseignants et d’éducation ont signé un protocole national d’accord début mai 2008 sur la voie professionnelle. Il faut bien dire aussi que ce protocole d’accord largement minoritaire pour l’académie et l’àŽle de France confirme sans surprise les intentions initiales du ministère sur la généralisation d’un parcours en 3 ans qui deviendrait la norme.
Enfin aucune garantie n’est donnée sur les possibilités de diversification des parcours des élèves engagés dans les 3 voies du lycée dans cet accord.
De même l’expérimentation est généralisée à la rentrée 2008 dépassant même les objectifs chiffrés d’octobre 2007 fixés par le Ministre DARCOS.

Nous ne partageons pas l’analyse rectorale sur le bilan de l’expérimentation actuelle qui demeure incomplet et largement mitigé selon les filières et établissements alors même qu’il s’agit d’un effectif limité de 13 divisions De même, nous avons déploré que l’on ignore de manière délibérée les conclusions des rapports d’observation de 2003 et 2004/2005 de l’inspection générale sur l’expérimentation BAC PRO 3 ans..

C’est pourquoi la CGT-Educ’Action a refusé de participer au protocole de discussion national et qu’elle n’a pas signé le protocole d’accord qui a suivi le relevé de conclusions du 30 avril 2008.
Nous avons donc à plusieurs reprises réaffirmé notre opposition à la généralisation du bac pro en 3 ans et à la suppression du BEP 2 ans lors de nos rencontres.

Nous avons par ailleurs rappelé que nous étions favorable au bac pro 3 ans dans le cadre d’un nouveau parcours diversifié.

Nous souhaitons rappeler que la CGT-Educ’Action :

 est attachée à ce qu’un maximum de jeunes et, à terme, la totalité de ceux-ci, accède au baccalauréat
 
est attachée à la finalité d’insertion professionnelle du bac professionnel même s’il doit permettre la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur
 
est attachée à des parcours diversifiés selon le besoin des élèves. Elle

est favorable à la possibilité de bacs professionnels en 3 ans pour certains élèves mais aussi le maintien de parcours en 4 ans pour les autres. Cet objectif ne pourra être atteint en supprimant les sections de BEP. Le maintien du parcours 4 ans nous semble une condition nécessaire pour faire du parcours diversifié BAC PRO 3 ans une réussite.

Enfin si le protocole d’accord met l’accent sur les passerelles et si les référentiels du BAC PRO maintiennent les exigences professionnelles et générales, la suppression d’une année de formation ne peut se faire sans conséquences dommageables sur un parcours 4 ans réduit à 3 ans pour la professionnalisation du diplôme et pour un public conséquent d’élèves. C’est d"ailleurs bien dans le sens d’une professionnalisation maintenue du BAC PRO et du niveau V de formation (BEP et CAP) que le Comité Interprofessionnel consultatif en présence des partenaires sociaux, des pouvoirs publics et des présidents des CPC a largement débattu lors de la séance du 31 mars 2008 sur ce parcours en 3 ans. De ce fait, il en ressort la nécessité de maintenir 17 champs professionnels et 14 filières professionnelles formant un ensemble de 31 secondes différenciées ouvertes à l’ensemble des collégiens orientés ou s’orientant vers la voie professionnelle.

La CGT-Educ’Action est par ailleurs attachée à ne pas enfermer le débat actuel sur la seule voie professionnelle des lycées et a milité pour lier rénovation de l’enseignement professionnel et rénovation des deux autres voies, générale et technologique des lycées. D’abord parce que la réforme de l’enseignement professionnel proposée par le ministre aura des incidences sur la voie technologique voire générale et ensuite parce qu’à la CGT-Educ’Action nous avons des propositions qui ne séparent pas la voie professionnelle des autres voies du lycée.

L’orientation en fin de 3e vers la voie professionnelle doit en effet résulter d’un choix libre et réfléchi des jeunes vers une formation qualifiante de niveau V (BEP, CAP). Parallèlement, la CGT-Educ’Action se prononce pour qu’une orientation positive en fin de seconde de détermination des lycées se fasse sans exclusive vers les voies générales, technologiques et professionnelles.
Notre proposition de seconde GT ouverte à la voie professionnelle part d’un constat positif sur les élèves redoublants réorientés vers la voie professionnelle après une seconde dite indifférenciée. Cela concerne 20% des redoublants de seconde et 3% des effectifs totaux de seconde GT. Ils permettent une bonne mixité en Bac professionnel après l’obtention de leur BEP adapté en 1 an. Le taux de redoublement avec près de 17% en seconde GT demeure important et nous ignorons le taux d’abandon des études à ce niveau comme au niveau de la 1re générale ou technologique.

Une orientation plus importante d’élèves de 3e vers la Seconde GT est un objectif aussi du schéma régional des formations 2007/2013 de l’ordre de 5%. Nous estimons que cette orientation doit s’accompagner d’une ouverture aussi à l’issue de la seconde GT vers la voie professionnelle BEP-BAC PRO.
D’autre part la réorientation des élèves titulaires du BEP vers la voie technologique essentiellement n’est pas négligeable. Cela concerne près de 20 % des élèves de 1re technologique toutes filières confondues. Nous demeurons favorables à encourager cette passerelle des élèves du professionnel vers la voie technologique à ce niveau.
Nous sommes toujours en attente d’un bilan sur les BEP 1 an menée depuis plusieurs années dans l’académie. .

Nous ne pouvons que réitérer notre scepticisme le plus total sur "la volonté de rénovation" du ministère dans une période de suppressions massives d’emplois dans l’Education Nationale et demeurons inquiets sur la "généralisation de l’expérimentation du bac pro en 3 ans" prévue à la rentrée 2008.
C’est dans ce sens que nous sommes demandeurs d’un moratoire sur l’extension et la généralisation du BAC PRO 3 ans qui aurait pu intervenir dès la rentrée 2008 sur la base de la rentrée 2007.

2/ Interventions des autres syndicats :

SNUEP-FSU : Le SNUEP a insisté pour démentir la volonté pédagogique affirmée par l’administration de promotion du BAC PRO 3 ans et qu’il s’agit de fait de supprimer massivement des emplois de PLP par réduction d’une année de Formation.
Le SNUEP reste attaché à la Structure BEP et la multiplication de divisions de CAP pose aussi des problèmes. Le Bilan actuel de l’expérimentation manque de crédibilité.
Le SNUEP intervient aussi dans le débat sur le CAP pour le maintien indispensable de petits effectifs à ce niveau pour la réussite des élèves et déplore les ajustements sur des divisions au moindre coà »t.

FO:Le SNLC-FO insiste sur les 1000 heures d’enseignement en moins dans le parcours 3 ans au lieu de 4 ans du BAC PRO. Le BEP doit rester une certification reconnue de niveau V et se déclare opposé à la remise en cause du STATUT des PLP induit par l’élargissement de leur champ d’action acté dans le protocole d’accord.

SUNDEP ( Solidaires enseignement privé)
A demandé un point sur le privé et s’inquiète du devenir des 1re d’adaptation , passerelles positives des titulaires du BEP vers la voie technologique.Est fortement intervenu sur la fermeture du foyer privé de CACHAN qui priverait 200 élèves d’un public en difficulté d’une qualification professionnelle par une mauvaise gestion comptable.

FAEN :
A dénoncé le protocole d’accord et le manque de concertation

CNGA :
Note le risque de la généralisation n du BAC PRO 3ans

SGEN-CFDT :
Dénonce les conditions de la rentrée 2008 et confirme son désaccord du protocole de discussion tout en respectant l’accord majoritaire des composantes de sa fédération syndicale. Le SGEN rappelle son attachement aux passerelles et parcours diversifiés dont le principe est acté dans le protocole d’accord mais restant à définir. Le SGEN s’inquiète toujours des nombreuses sorties d’élèves sans qualificatiion.

SE-UNSA :
Bien que signataire du protocole de discussion, n’a pas souhaité parapher le protocole d’accord par manque d’engagement financier sur les conditions de mise en place de la réforme de l’enseignement professionnel et note le recours constant aux heures supplémentaires dans les dispositifs mis en place.

3/ Discussion autour de quelques points relancés par le RECTEUR :

L’accompagnement éducatif

Le recteur insiste sur la baisse du temps scolaire élèves (il y a trop d’heures de cours en classe) et le développement prioritaire de l’accompagnement hors temps scolaire des élèves avec une individualisation renforcée sur l’année scolaire et pendant une partie des congés. Il y a donc un redéploiement des moyens indispensable à faire dans ce cadre. La suppression d’emplois induit par cette baisse du temps scolaire ( demandé par les lycéens en particulier) doit permettre de généraliser l’accompagnement éducatif avec des intervenants à statut divers.
Le recteur a insisté sur la réussite en collège du dispositif d’études dirigées sur 4 jours qui a rencontré de nombreux élèves volontaires ainsi que des enseignants rémunérés en heures supplémentaires.
Les interventions syndicales ont insisté sur la nécessité de maintenir un temps scolaire d’apprentissage conséquent mais en améliorant les conditions d’enseignement par la baisse des effectifs en classe et le travail en petits groupes. Ils notent que les réformes mises en œuvre réduisent toujours les horaires en groupe réduit ( voire horaires en collèges et réforme STG par exemple).

Les passerelles
Le recteur s’est déclaré défavorable aux années de transition induit par les classes passerelles sans plus de précision. Pour lui les passerelles se réduiraient à de l’accompagnement éducatif à explorer donc.

Absentéisme élèves
Pour le recteur mais pas seulement , le parcours en 3 ans du BAC PRO au lieu de 4 ans avec le BEP participe de la lutte contre l’absentéisme et en partie contre le décrochage scolaire.
Les IEN –ET ont mené une enquête sur cette question prioritaire. Celle ci note une disparité importante entre par exemple la partie professionnelle d’un lycée polyvalent et sa partie générale.
L’absentéisme n’est pas réservé aux établissements réputés difficiles ou en difficulté : Un absentéisme réduit et un lycée en difficulté scolaire coexiste bien au vu de leur enquête.
Les PFE ( périodes en entreprises) connaissent aussi un absentéisme croissant parallèlement à l’absentéisme scolaire.
Bien sà »r il faut trouver les stratégies à mettre en place pour éviter que l’absentéisme se traduise en décrochage scolaire mais l’accueil en classe des élèves fortement absents doit se faire avec des règles de réintégration contractuelles.

4/ En conclusion provisoire

Le recteur a souhaité recueillir nos appréciations et analyses dans le cadre de l’ année scolaire prochaine sur cette expérimentation généralisée.
Il y a un réel enjeu sur le devenir des structures existantes du BEP 1 an ( dont l’extinction n’ a pas été annoncée pour 2009 par le recteur ) et les 1re d’adaptation de la voie technologique.
Avec la réforme des ( VRAIS ?) lycées voie générale surtout et technologique malgré tout l’espace d’intervention et de propositions avec la filière professionnelle va encore être plus difficile voire inaudible.
Notre syndicat a ainsi une responsabilité importante pour faire évoluer la donne actuelle de l’enjeu du devenir du lycée d’autant que la pression est forte pour que la voie professionnelle voire technologique des lycées se retrouve essentiellement dans les lycées de métiers.
Le recteur fait de l’accompagnement éducatif le vecteur transformant à la fois le métier d’enseignant et toute l’organisation du temps scolaire d’un établissement. L’autonomie de l’établissement dans ce cadre devient prioritaire et fait porter à l’établissement la responsabilité entière de ses choix. Le principe en est redoutable car si l’établissement n’est pas et ne peut être dans une dynamique d’excellence il ne lui restera plus qu’à disparaà®tre avec ses personnels.

La CGT Educ’action Créteil n’hésitera pas à poursuivre sa réflexion et à prendre des initiatives pour que le lycée se démocratise vraiment et n’exclue aucune des 3 voies de formation générale, technologique et professionnelle avec tous les parcours adaptés et diversifiés possibles.