Accueil > Actualité > Les enseignants de compta et secrétariat n’ont pas à payer les errements (...)

Actualité

Les enseignants de compta et secrétariat n’ont pas à payer les errements institutionnels

lundi 8 février 2010

Ces jours-ci les enseignants PLP de compta et secrétariat sont destinataires d’un courrier du rectorat les invitant à se déclarer volontaires pour une reconversion professionnelle. C’est ainsi qu’après une rapide présentation de la réduction de l’offre de formation dans le tertiaire administratif, il est demandé aux enseignants intéressés de compléter un questionnaire. Le rectorat parle de l’accompagnement de 30 enseignants dans leur projet d’évolution professionnelle sur les 3 prochaines années

Les seules pistes énoncées sont soit « continuer d’exercer dans des fonctions enseignantes, dans une autre discipline » ou « l’exercice de nouvelles fonctions : chef de travaux tertiaires, préparation des concours de personnel de direction ou d’inspecteur, gestionnaire d’établissement scolaire ». Autant dire que les possibilités et engagements sont très limités : les personnels peuvent avoir le sentiment que l’institution se décharge de ses propres responsabilités en laissant les collègues organiser eux-mêmes leur reconversion.

Le rectorat oublie de dire qui est le principal responsable de cette situation ? Qui a développé, pendant des années, ces formations dont le coà »t était réduit aux dépens de filières certainement plus porteuses ? Au point qu’aujourd’hui, elles représentent encore près du tiers des formations dispensées dans l’académie.

Depuis quelques années, dans le cadre du schéma régional des formations, le rectorat a inversé sa politique. Il multiplie à présent les fermetures de sections de tertiaire administratif. Rien que pour la rentrée 2010, c’est plus de 15 sections qui seraient fermées.
Toutes ces fermetures, loin d’être compensée par des ouvertures dans d’autres secteurs, réduisent aujourd’hui l’offre de formation en lycée professionnel. Conjuguées à la généralisation du bac-pro 3 ans, elles entraà®nent de fortes suppressions d’emploi qui sont aujourd’hui amplifiées par la suppression pour la rentrée 2010 de 25% des horaires de travaux en petits groupes dans la filière tertiaire.

Courrier rectoral

La CGT-Educ’action ne conteste pas qu’un élargissement de l’offre de formation est indispensable. Trop d’élèves ont été affectés dans ces sections faute de places dans les filières qu’ils souhaitaient. Toutefois, la filière tertiaire administrative ne doit pas être la variable d’ajustement qui permet au rectorat de supprimer les postes et réduire l’offre de formation professionnelle.

C’est le sens des premières interventions de la CGT-Educ’action au rectorat sur ces questions.

L’avenir de la formation tertiaire est loin d’être aussi sinistré que semble aujourd’hui le découvrir le rectorat.

Dans son courrier, le rectorat « observe une inadéquation entre une partie de l’offre de formation actuelle et les demandes des élèves d’une part, et celles du milieu économique, d’autre part. » Une manière de justifier les fermetures de sections de bac-pro comptabilité et secrétariat, dont n’apparaà®t pas par quels métiers « plus porteurs » elles seraient remplacée dans la future carte des formations.

Pourtant, la dernière enquête IVA qui mesure le taux d’accès à l’emploi dans les 7 mois qui suivent la sortie de formation initiale montre que celui-ci est de l’ordre de 60% au niveau IV. S’il est certes plus faible que d’autres diplômes, la différence n’est pas essentielle avec d’autres secteurs. Surtout, s’il apparaà®t que le niveau de qualification bac-pro est souvent insuffisant pour une insertion professionnelle rapide, il appartient à l’institution de développer l’accès au niveau III (BTS, DUT), aujourd’hui encore trop réduit, avec des moyens véritables permettant d’assurer la réussite des élèves issus de l’enseignement professionnel.
Dans une enquête de 2007 de la DARES sur les métiers en 2015, il apparaissait que si les emplois de comptable et de secrétaire était bien prévus en réduction, ceux d’employés administratifs était eux en forte augmentation. Plutôt que la réduction drastique des formations, ne faudrait-il pas réfléchir à une redéfinition des champs des champs des diplômes du tertiaire administratif.

A l’heure o๠le gouvernement s’apprête à publier les décrets de la loi sur la mobilité qui l’autorisera à licencier un fonctionnaire dont le poste a été supprimé et qui aurait refusé 3 « propositions d’emploi », la CGT-Educ’action appelle les personnels à être vigilants sur cette offre de reconversion.

La CGT-Educ’action agira pour l’ouverture et l’élargissement de l’offre de formation dans l’enseignement professionnel public, pour l’avenir de la filière administrative.

La CGT-Educ’action exige la titularisation des collègues non-titulaires. Nous exigeons que les enseignants titulaires et non-titulaires, nombreux dans ces 2 disciplines, bénéficient d’un égal traitement.

La CGT-Educ’action exige la fin des suppressions de poste, la restitution des moyens pour travailler en petits groupes.

La CGT-Educ’action sera aux cotés des collègues qui refuseront d’entrer dans ce dispositif pour défendre leurs postes.
Elle exige des garanties (en terme de véritable propositions, durée de formation, moyens, salaire…) pour celles et ceux qui envisageraient une reconversion volontaire.

Dans l’immédiat, la CGT-Educ’action appelle à rejoindre la mobilisation qui se développe pour une autre politique dans l’éducation. Elle appelle à décider de la grève et à participer massivement à la manifestation du 9 février à 14h à la Mairie de Saint-Denis.