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La colère monte dans les collèges et les lycées

Article du Parisien

jeudi 13 mars 2008

Les rassemblements se multiplient devant le rectorat de Créteil. Une grogne due, notamment, à la suppression de postes prévue à la rentrée prochaine.

ELLE MONTE, elle monte la colère chez les enseignants...

Hier, entre 150 et 200 personnes selon la police, 300 selon les syndicats, ont manifesté devant le rectorat de l’académie de Créteil à l’appel d’une intersyndicale. Deux principaux griefs animent depuis plusieurs mois la grogne des professeurs : les 637 suppressions de postes attendues à la rentrée prochaine et la généralisation des bacs professionnels sur trois ans.

Hier, treize établissements de Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne et du Val-de-Marne ont fait le déplacement, une sorte de galop d’entraà®nement pour le mouvement de grève nationale prévu mardi. Entamé avant les vacances, le mouvement de grève reprend dans plusieurs établissements. Les motions se multiplient aux conseils d’administration contre les dotations, comme les demandes d’audience et les manifestations auprès du rectorat. Des assemblées générales s’organisent pour informer les parents et des occupations d’établissements sont envisagées...

Le rectorat veut rassurer les parents

«  Le nombre de suppressions de postes est disproportionné par rapport à la baisse des effectifs , explique Matthieu Brabant, secrétaire académique du syndicat CGT Educ’Action. En plus, on compense les suppressions de postes par des heures supplémentaires. On se dirige tout droit vers une dégradation des conditions de travail... C’est insupportable !  » Les professeurs sont obligés de faire une heure supplémentaire par semaine si on le leur demande, mais on ne peut les contraindre à en faire d’avantage.

« Il y a une demande sociale, par rapport à la hausse du pouvoir d’achat, explique-t-on au cabinet du recteur. Maintenant, libre à chacun de refuser ou non les heures supplémentaires ! »

Pour Karin et Mireille, professeurs de mathématiques au lycée Jean-Macé de Vitry o๠au moins cinq postes doivent être supprimés, la réponse est non. « Faire mon boulot, c’est déjà beaucoup, estime Karin. Il faut préparer ses cours, se tenir au courant des nouveautés... Si je fais des heures supplémentaires, je ne le ferai pas bien. »

Les enseignants craignent aussi que les suppressions de postes entraà®nent la disparition de certaines options ainsi qu’une surcharge des classes. Le rectorat veut rassurer les parents : le taux d’encadrement par élève reste le même et les cours seront assurés, même si le nombre d’heures supplémentaires n’est pas atteint.

Le recours à des enseignants remplaçants, des vacataires ou des contractuels pourrait alors être envisagé. Mais on n’en est pas encore là .

Anne-Laure Abraham

Jeudi 13 mars 2008

http://www.leparisien.fr/home/maville/valdemarne/articles.htm?articleid=296131709