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Appel du collectif premier degré

L’école ne mérite pas la pédagogie antisociale du gouvernement

mardi 15 avril 2008

Le collectif premier degré de la CGT-Educ’Action académie de Créteil exprime son profond désaccord à la fois sur les modalités de la consultation sur les nouveaux programmes de l’école primaire que sur le fond de ses programmes. La CGT, présente dans les luttes avec les personnels et reconnue comme un soutien actif par ces derniers, prend ses responsabilités en s’exprimant sur ce sujet malgré le silence médiatique et l’ostracisme de certaines organisations ou associations.

Sur la consultation, nous considérons méprisante l’attitude consistant à réunir les enseignants pour les « consulter » sur des programmes déjà actés !

Par ailleurs, nous considérons que, contrairement aux programmes de 2002 qui visaient la réussite de TOUS les élèves, en mettant l’enfant au cœur des apprentissages, l’orientation élitiste de ces nouveaux textes conduit à creuser davantage l’écart entre les élèves. Nous pensons que ces « nouveaux » programmes 2008 datent d’un autre siècle. La récitation, la morale, la rédaction ont-elles empêché l’illettrisme et permis l’accès de tous aux connaissances fondamentales ?

De plus, l’efficacité des dispositifs de « soutien », prévus hors temps scolaire, nous semble totalement illusoire, et incapable d’enrayer l’échec scolaire. Ces projets ne sont porteurs que d’exclusion et d’injustice sociale : tout comme l’est la réforme du « Bac Pro 3ans ». Ils participent activement à la destruction de l’éducation nationale, par la privatisation à très court terme de certaines de ses missions. Ces dispositifs ne peuvent que nous apparaà®tre dangereux dès lors qu’ils font abstraction de toutes les avancées scientifiques abouties depuis ces dernières décennies et mettent, de surcroà®t, en péril la liberté pédagogique et exacerbent la concurrence entre les écoles et entre les élèves. La solution ne réside certainement pas dans un nouveau changement de programme et encore moins dans la stigmatisation des élèves en difficulté, de leurs familles et de leurs enseignants.

Outre la suppression du projet « nouveaux programmes », nous exigeons le retrait de tous les dispositifs de discrimination sociale : stage CM1/CM2 pendant les vacances scolaires, suppression de l’école du samedi matin, base élèves, suppression de l’école maternelle et de la scolarisation des 2 et 3 ans, des RASED… Nous demandons au gouvernement de renoncer à ces projets et souhaitons la mise en place d’une consultation prenant en compte un travail en profondeur des différents acteurs concernés.

Il nous semble ainsi indispensable d’avoir une vraie réflexion sur le travail pédagogique en équipe pluridisciplinaire. Pour nous, les revendications pour une autre pédagogie sont indissociables de revendications en termes d’amélioration des conditions de travail.

Si les réformes du gouvernement sont présentées sous un aspect uniquement pédagogique, nous ne sommes pas dupes du fond antisocial qu’elles portent. Nous revendiquons une véritable révolution scolaire, révolution au service de la connaissance, de la justice sociale, de la démocratie, et de l’enfance. Cela passe, entre autres, par l’augmentation des postes d’enseignants et non leur suppression. Cela passe aussi par de véritables réflexions sur la pédagogie au service de la réussite de tous les élèves et permettant une amélioration des conditions de travail des élèves et des enseignants. Nos revendications salariales, telles la réduction du temps de travail pour les enseignants ou la diminution du nombre d’élèves par classe, participent donc totalement à cette logique