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Indigne ! L’accueil des étrangers à la préfecture de Seine Saint Denis

Communiqué de RESF 93

samedi 21 novembre 2009

Du 16 au 20 novembre, le Réseau Education Sans Frontières du 93 a organisé une semaine d’observation pour évaluer la réalité de l’accueil du public au service des étrangers à Bobigny.

Pour en rendre compte, un Petit déjeuner / conférence de presse est organisé le 23 novembre entre 7 h et 9 h.

« Vous avez droit à un accueil de qualité », « nous veillons à vos conditions d’attente », « Nous vous orientons vers le bon service et le bon interlocuteur », « nos hôtesses d’accueil vous orienteront (...) ». Quelle belle charte, la « charte Marianne » du service des étrangers de la préfecture de Bobigny !

Derrière les mots, la dure réalité : 23 h 40, un homme arrive devant la porte du service des étrangers. Lorsqu’il est venu à 6 h du matin la semaine précédente, il n’a pas pu entrer. Alors il est revenu le soir pour être sà »r de ne pas avoir à revenir une 3e fois pour le renouvellement de son titre de séjour et perdre une troisième journée de travail. Et ce n’est pas un cas isolé…


Première étape : la file d’attente pour obtenir un ticket d’entrée

8 h 30, le lendemain, 300 personnes en file indienne. Arrivés dans la nuit, des hommes, des femmes, des enfants, parfois une vingtaine, qui attendent depuis plusieurs heures avec leurs parents ! se verront attribuer 200 tickets sésames qui permettront de pouvoir … entrer en contact avec un agent ! Les autres devront revenir.

Et chaque jour, les cinquante personnes arrivées le plus tôt sont celles qui sont déjà venues une, deux, voire trois fois. Notamment parce qu’aucune information claire et multilingue n’existe sur les modalités à suivre, les documents à fournir, la file à prendre…

En moyenne, ce sont 300 personnes qui viennent chaque jour et 250 tickets sont distribués. Cette semaine, la présence d’observateurs a amélioré les choses. Mais lundi dernier c’était 300 personnes et seulement 170 tickets distribués. Aucun accueil particulier n’est réservé aux usagers dits prioritaires (femmes enceintes, personnes à¢gées, etc.).

Deuxième étape : les barrages humains

Ensuite le tri : à la porte d’entrée : « vous venez pour quoi ? Vous avez les bons papiers ? Vous ne pouvez pas entrer avec votre sac encombrant déposez le là , parterre dehors sinon vous n’entrez pas ! » Certains seront refoulés dès ce premier barrage.

Puis l’attente encore, parfois la journée, selon l’ordre d’arrivée, seulement deux ou trois guichets ouverts. Puis le tri au guichet. Deuxième barrage.


Troisième étape : l’attente de réponse

Le traitement des dossiers est très long. Il faut attendre six mois pour recevoir une convocation pour un rendez-vous programmé plusieurs mois après. Et la réponse définitive sera attendue plusieurs mois encore. Tout cela le plus souvent sans documents qui attestent d’une demande ou qui autorisent à travailler.

Voici ce que les militants du RESF 93 ont constaté en venant observer cet accueil indigne du 16 au 20 novembre.

Nous vous attendons lundi 23 novembre à partir de 7 heures pour en parler et demander que les choses changent durablement.

RESF 93 / Contact Pascale Balbo 06 60 52 38 75 pascale balbo@yahoo.fr