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Histoire géographie au lycée, l’impossible compression

Communiqué commun CGT-Educ’action – FSU – Sud-Education

jeudi 1er juillet 2010

Le nouveau programme d’histoire et de géographie de 1re générale, est présenté au CSE le 1er juillet.
La contrainte du tronc commun s’arrêtant en 1 ère détermine ce projet. Dans l’impossibilité de condenser entièrement deux années en une, de trop nombreux problèmes demeurent malgré les allégements et certaines reformulations.

En histoire, la lourdeur et une certaine incohérence persistent. On va demander aux élèves et aux professeurs de traiter des questions présentées comme essentielles de l’histoire de l’Europe et du monde depuis 1850 en moins de 6OH. Soit en décomptant l’évaluation, une moyenne de 5h d’enseignement pour les 10 questions du programme, chacune étant divisée en 2 ou 3 chapitres.
Beaucoup de notions et de problématiques qui relevaient des programmes de 1re et de terminale sont à acquérir dans le cadre du seul ancien de l’ancien horaire de L (4h par semaine).Sans être hostile à une approche en partie thématique, comment traiter par exemple de la « question ouvrière » seulement via le Front Populaire sans aborder l’histoire du monde ouvrier et de ses mouvements ?
Comment traiter "Guerres mondiales et espoirs de paix" sans aborder les causes des conflits mondiaux et les enjeux de ces conflits ?
Avec un programme aussi dense, nous allons vers un survol qui rendra très difficile la possibilité de faire réfléchir les élèves à partir de documents tout en ménageant les temps de synthèse indispensables.

Le choix des "fondamentaux" dessine les contours de ce qui est devenu "secondaire" pour le groupe d’experts mais qui existait dans l’ancien programme des séries L/ES/S. Des pans entiers d’une histoire socialement utile disparaissent : la présentation des idéologies nées au XIX (notamment socialismes, libéralisme), le mouvement ouvrier, la lutte de 1848 à 1880 autour de la forme républicaine de l’Etat et la définition de la République (incluant la Commune, en L/ES) sans compter l’histoire politique et sociale de la France de 62 à nos jours ! Dans la dernière version, le régime de Vichy n’apparaà®t plus qu’au travers de la lutte de la Résistance ! En géographie les choix sont aussi très contestables. On reste sur un programme parfois amélioré sur L’Europe et la France mais o๠toute l’échelle mondiale avec l’étude de l’Asie, des Etats Unis dans le cadre de la mondialisation disparaà®t du tronc commun.

La réponse qui consiste à renvoyer ces questions dont l’importance fait consensus en terminale est inacceptable. Même si elles étaient toutes replacées en terminale, les lycéens de la série S, près de 50% du total des séries générales ne les étudieraient plus. En terme de formation des citoyens c’est très grave. Par exemple, le fait que Vichy puisse éventuellement revenir en Terminales L/ES dans un thème autour de la mémoire, est incohérent, la guerre et la résistance étant abordées en 1re. Cela empêchera surtout qu’une grande partie des lycéens ne l’étudie. De même prétendre que l’histoire politique et sociale de la France après 1962 sera étudiée en ECJS n’est pas sérieux.

Enfin marque de la précipitation, la place faite aux méthodes disciplinaires ou interdisciplinaires laisse bizarrement de côté les exercices qui seront demandés aux lycéens en fin de 1 ère S et en Terminale L/ES au bac alors que cela pilote l’évaluation au lycée. Les remarques du groupe de travail restent encore vagues.

Pour conclure, nous avons depuis les programmes de seconde de grandes inquiétudes sur la place de l’histoire géographie dans le lycée Chà¢tel. Sa suppression en terminale S, sans aucune concertation ni débat et pour des motifs purement budgétaires, est à l’origine de programmes incohérents et inadaptés.

La formation historique et géographique des jeunes paie le prix fort des réductions de postes en cours et à venir.